Les aliments ultra-transformés font partie intégrante de notre alimentation. Leurs valeurs nutritionnelles plus faibles et les additifs et conservateurs qu’ils contiennent poussent les scientifiques à questionner leur impact sur notre santé. Une étude récente interroge la relation entre aliments ultra-transformés et déclin cognitif. Nous rendent-ils moins performants ?
L’assiette des Français est composée en moyenne à 31 % d’aliments ultra-transformés. Économiques et faciles à cuisiner, ils se sont petit à petit imposés dans notre quotidien. Pourtant, ils ont des valeurs nutritionnelles moins intéressantes que des aliments bruts ou transformés, et certains ingrédients nécessaires à leur fabrication sont suspectés de nuire à la santé.
Une étude récente parue dans Jama Neurology montre que la consommation d’aliments ultra-transformés favoriseraient le déclin cognitif chez des personnes d’âge moyen. Les chips, les céréales pour le petit-déjeuner et autres cordons bleus industriels nous rendent-ils gâteux ? Décryptage de cette étude menée au Brésil auprès de 10 000 personnes.
Les aliments ultra-transformés associés au déclin cognitif ?
Les chercheurs de l’université de médecine de Sao Paulo ont mis en évidence une association entre aliments ultra-transformés et le déclin cognitif, pas une causalité. En s’appuyant uniquement sur cette publication, il est impossible de conclure que les aliments ultra-transformés sont responsables du déclin cognitif observé chez les personnes qui en consomment.
Les participants à l’étude ont été séparés en quatre groupes en fonction de la proportion d’aliments ultra-transformés dans leur assiette. Les résultats indiquent que le déclin cognitif est plus lent chez les personnes qui mangent moins de 20 % d’aliments d’ultra-transformés au quotidien. Mais les scientifiques ont observé un déclin cognitif pour tous les groupes à l’issue du suivi qui a duré dix ans. La perte de cognition est un phénomène naturel qui s’accroit avec l’âge, ici les participants avaient en moyenne 50 ans au début de l’étude. Ainsi, la contribution des aliments ultra-transformés dans le déclin cognitif apparait comme faible, voire inexistante.
« Le problème n’est peut-être pas le fait de manger plus d’aliments ultra-transformés, cela pourrait être plus le fait qu’ils ont mangé moins d’aliments peu transformés comme des légumes, des fruits, des fruits à coques, des graines et de légumineuses. Donc, cela ne change pas réellement la façon dont nous devons manger pour maintenir une bonne fonction cognitive, nous devons essayer de manger moins d’aliments riches en sucres ajoutés, en sel et en graisse (ce qui inclut beaucoup d’aliments ultra-transformés) tout en mangeant plus de légumes, de fruits, de noix et de légumineuses connues pour leur bénéfice sur la cognition et la santé en générale », conclut le docteur Duane Mellor, diététicien et professeur à l’Aston Medical School de Birmingham en Angleterre sur Science Media Center.