Pierre T.
Le flou entretenu pendant plusieurs semaines par le gouvernement sur l’ouverture ou non de la 4e dose à tous les Français a freiné le recours à la vaccination et la préparation des officines.
Se faire vacciner avant les fêtes va-t-il tenir du parcours du combattant? Alors que les contaminations au Covid repartent à la hausse et que de nombreux Français s’apprêtent à retrouver leurs proches, la demande de 4e dose repart à la hausse. Mais il ne sera pas forcément aisé pour tout le monde de recevoir son rappel à temps.
Un manque de stocks?
Premier problème, les stocks de vaccin ne vont peut-être pas être suffisants face à l’augmentation des demandes. Le test est réalisé par l’un de nos journalistes en pharmacie. À la question de savoir s’il peut se faire vacciner contre le Covid, il reçoit une réponse positive. “Mais on a un délai de 3 semaines minimum”, précise cependant la pharmacienne.
Dans les trois pharmacies parisiennes testées par BFMTV, toutes ont en revanche acceptées de vacciner notre journaliste.
Autre difficulté, le flou a longtemps dominé sur la possibilité ou non pour toute la population de se faire vacciner. Est-ce que tout le monde sait que le vaccin est ouvert à tous? Les pharmaciens sont-ils prêts à accueillir les volontaires? Ont-ils les stocks nécessaires?
“Je pense qu’il y a un problème de stocks de vaccins”, avance malgré tout un autre pharmacien.
Sur l’ouverture de la vaccination à tous, “ce n’est pas clair”, ajoute un professionnel en officine. “L’ordre des pharmaciens a demandé une clarification au gouvernement pour qu’on puisse étendre (la vaccination) à tout le monde sans distinction, mais il n’y a pas de réponse pour l’instant”, assure-t-il.
Face au flou ambiant, le ministre de la Santé a voulu clarifier les choses une bonne fois pour toute vendredi. “Tout le monde peut se faire vacciner”, a-t-il martelé sur BFMTV, en réponse aux questionnements sur l’accès au vaccin pour les personnes pas considérées comme à risque.
Le timing fait cependant grincer des dents à l’Union nationale des pharmaciens. “L’annonce se fait un vendredi, nos commandes de stocks de vaccins se font le lundi ou le mardi au plus tard. Nous n’aurons sûrement pas assez de stocks de vaccins pour répondre aux besoins de la semaine prochaine (…), donc on sera obligés, nous, de prioriser les publics”, estime son secrétaire général Éric Myon.
Flou de l’exécutif
L’exécutif avait auparavant soufflé le chaud et le froid depuis plusieurs semaines concernant l’accès à la 4e dose pour tous les Français. La Première ministre a bien encouragé cette semaine les Français à recevoir leur rappel. “Il faut être attentif pour les personnes fragiles en se faisant vacciner si on doit aller voir sa famille pendant les fêtes”, a-t-elle appelé.
Pour autant, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine Pierre-Olivier Variot dénonçait cette semaine sur BFMTV l’absence de “règles claires”. Certaines personnes, pas considérées comme à risque, ont ainsi essuyé des refus en pharmacie.
Peu de vaccinés
Le gouvernement a choisi au début de s’adresser uniquement aux personnes fragiles et à leurs proches au moment de battre le rappel de la vaccination. “Si vous avez 60 ans et plus, si vous êtes porteur de maladie ou si vous êtes en contact au quotidien avec des gens fragiles ou âgés, faites-vous vacciner contre la Covid si vous n’êtes pas à jour de votre rappel”, encourageait Olivier Véran début décembre.
“Si vous allez chez votre pharmacien et que vous dites: ‘je vais voir ma grand-mère pendant les vacances’, vous avez accès gratuitement au vaccin”, assurait encore Élisabeth Borne début décembre, laissant entendre que la vaccination n’était ouverte qu’aux plus fragiles et leurs proches. “Il faut que chacun y aille”, demandait-elle pourtant dans le même temps.
Actuellement, la campagne de vaccination anti-Covid rencontre des difficultés. Seulement 20% des plus de 80 ans ont reçu une 4e dose.
