Alors que la France connait une triple épidémie, les médecins libéraux se sont mis en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail. Un mouvement social qui divise les patients, mais les médecins grévistes sont plus déterminés que jamais. L’une d’elles explique la nécessité de cette grève au micro d’Europe 1.
Malgré la triple épidémie, le mouvement de grève des médecins libéraux est nécessaire en cette fin d’année 2022. Mokhtaria Alikada, médecin gréviste à Lyon, a plaidé le mouvement social au micro d’Europe 1.
Tandis que le ministre de la Santé François Braun fustige le calendrier choisi pour ce mouvement social, la professionnelle de santé dénonce une situation critique qui ne date pas d’aujourd’hui. “Le numérus clausus, ça fait 30 ans qu’on dit que ça va mal se passer dans les années 2020”, critique-t-elle auprès d’Europe 1.
“Rien n’a été fait”
Mokhtaria Alikada va plus loin encore. “Chaque gouvernement successif savait que de 2020 à 2030, ça allait être la catastrophe et rien n’a été fait”, assène la médecin libérale, qui reproche que le gouvernement “vienne mettre la faute sur nous qui sommes en sous-effectif, crevés, qui travaillons du matin au soir”…
“On vient nous dire que c’est de notre faute ? Mais nous, on subit la situation !”, tonne Mokhtaria Alikada. “C’est nous qui voyons les patients sans soins pleurer dans nos salles d’attente parce qu’il n’y a plus de médecin”, ajoute-t-elle.
Elle poursuit : “C’est nous qui, tous les jours, devons dire non aux gens parce qu’on n’a pas assez de place, parce que les journées ne font que 24 heures. Donc, c’est parce que nous sommes responsables que nous faisons grève.” La médecin gréviste regrette qu’il y ait eu “deux mois de silence” de la part du gouvernement, depuis des annonces en octobre dernier. “C’est pour nos patients que l’on se bat, pour leur offrir des soins de qualité dans des délais raisonnables”, se défend Mokhtaria Alikada.