POLICING THE DIGITAL DIVIDE : COMMENT LE BIAIS RACIAL RESTREINT L’ACCÈS À INTERNET
Les cafés et les restaurants décontractés sont une partie importante de la vie américaine. Au-delà de la nourriture et des boissons qu’ils vendent, ils nous offrent un endroit pour utiliser les toilettes ou pour nous reposer les pieds lors de nos sorties, et ils fournissent un accès à Internet à ceux qui sont en déplacement, à ceux qui ont besoin d’un bureau temporaire ou à ceux qui n’ont pas de connexion Internet à la maison. Cependant, l’accès à ces espaces quasi-publics n’est pas toujours égal en Amérique, en particulier pour les personnes noires et de couleur. Une nouvelle étude publiée dans le Journal of Communication révèle que les institutions puissantes et les personnes privilégiées utilisent le contrôle de la qualité de vie – la dénonciation et/ou l’arrestation des personnes impliquées dans des infractions non violentes telles que la flânerie, les violations de bruit et l’intoxication publique – pour empêcher les personnes avec moins de privilèges, y compris les personnes de couleur, d’accéder à des ressources telles que l’Internet.
L’ÉTUDE ET LA MÉTHODOLOGIE
L’étude, intitulée “Policing the Digital Divide: Institutional Gate-Keeping and Criminalizing Digital Inclusion”, a été menée par des chercheurs de l’Annenberg School for Communication de l’Université de Pennsylvanie. Ils ont examiné comment les institutions contrôlent l’accès à Wi-Fi et comment cela affecte les personnes de couleur. Les chercheurs ont analysé les données disponibles au public pour déterminer si le contrôle de qualité de vie augmentait, diminuait ou restait le même une fois que le Wi-Fi gratuit était introduit dans les restaurants de Burger King, McDonald’s, Panera, Starbucks et Wendy’s dans différents quartiers de Chicago entre 2008 et 2016. Ils ont alors compilé leur propre ensemble de données pour l’étude, combinant les données de la police, les informations sur les quartiers du recensement des États-Unis et les emplacements des magasins mentionnés sur les licences commerciales.
LES RÉSULTATS
Les chercheurs ont constaté que les quartiers plus riches et majoritairement blancs ont enregistré une augmentation de 5 % des plaintes pour la qualité de vie, une fois que les restaurants ont commencé à offrir l’accès à Internet, tandis que d’autres quartiers n’ont pas enregistré une telle augmentation. Ils ont également constaté que ces mêmes quartiers riches et blancs n’ont pas enregistré une augmentation des autres types de crimes, comme les agressions ou les cambriolages. Les chercheurs estiment que les résultats de cette étude indiquent que des obstacles économiques ne sont pas le seul facteur façonnant l’accès à Internet, mais que l’exclusion active des espaces publics – où certaines personnes sont autorisées à profiter du Wi-Fi et d’autres non – contribue également à la fracture numérique.
LA CONCLUSION
Cette étude est un exemple de la fécondité des collaborations interdisciplinaires et peut contribuer à des conversations différentes dans le domaine de la Communication. Elle connecte les conversations en cours sur le rôle des institutions dans la perpétuation de la suprématie blanche et du privilège à l’ère numérique à des questions de longue date sur l’accès numérique. Les chercheurs espèrent que leur étude pourra contribuer aux efforts visant à avoir une conversation différente dans le domaine de la Communication sur le rôle de la police, de la race et de la classe sociale dans la réinforcement des inégalités numériques.
Sources:
– L’étude complète “Policing the Digital Divide: Institutional Gate-Keeping and Criminalizing Digital Inclusion”.
– L’article original publié sur EurekAlert.