Stephanie
FINANCEMENT DE HR TECH AU PLUS BAS DEPUIS 3 ANS APRÈS UNE FLAMBÉE D’INTÉRÊT DES CAPITAL-RISQUEURS
Au cours de la dernière année, le monde du travail a continué à évoluer et les investisseurs ont changé leur façon de percevoir la technologie pour gérer cette main-d’œuvre en constante évolution. Les fonds de capital-risque investis dans les startups offrant des outils et des plateformes dans le domaine des ressources humaines ont explosé en 2021, tout comme dans la plupart des autres secteurs. Selon les données de Crunchbase, ces startups innovantes ont levé plus de 10,5 milliards de dollars dans plus de 800 accords à l’échelle mondiale. L’année précédente, ces startups avaient connu une chance similaire en levant plus de 8 milliards de dollars dans près de 700 accords, même lorsque le marché du capital-risque était en baisse.
Cependant, le financement du capital-risque dans le domaine des ressources humaines a connu une baisse significative au cours des quatre derniers trimestres, s’élevant à moins de 3,3 milliards de dollars à mesure que les flux de transactions ralentissaient. En fait, le deuxième trimestre récent a été le plus lent du secteur en termes de financement du capital-risque depuis trois ans, avec une estimation d’environ 3,3 milliards de dollars pour l’année en cours. De plus, les grosses levées de fonds dans ce domaine ont pratiquement disparu, seules deux levées de plus de 100 millions de dollars ayant été réalisées. Même les chiffres de cette année sont légèrement gonflés, grâce à la levée massive de fonds en série E de la société de gestion des ressources humaines basée à San Francisco, Rippling, en mars dernier, alors que l’entreprise fondée par Parker Conrad était confrontée à l’effondrement de SVB, son principal partenaire bancaire. La société a rapidement levé 500 millions de dollars auprès de l’investisseur existant Neil Mehta de Greenoaks, ce qui a valu à la société une valorisation de 11,25 milliards de dollars. D’autres grosses levées de fonds cette année incluent celles d’Odoo basée en Belgique, qui offre une suite intégrée d’applications commerciales développées en modèle open-source, et a levé environ 164 millions de dollars en juin auprès de General Atlantic. La plateforme de logiciel de mentorat des employés MentorcliQ basée à Columbus, Ohio, a levé un financement en capital-risque de 80 millions de dollars dirigé par PSG en mars.
Selon Anna Barber, une partenaire de la société de capital-risque M13 qui investit dans les startups du “futur du travail”, ces résultats ne lui surprennent pas. “Les levées de fonds sont plus petites et il faut plus de temps pour obtenir de l’argent dans tous les secteurs. Cependant, je pense qu’il y a quelque chose de spécifique à la HR tech en ce moment”, déclare-t-elle. Barber souligne que certaines des questions spécifiques liées à la HR tech sont liées à la quantité massive d’innovation que le secteur a connue alors que les outils de travail à distance prenaient une place centrale après la pandémie. “Je pense qu’il y a eu tellement d’innovations à ce moment-là qu’il y a moins d’investissements maintenant”, explique-t-elle. Ces chiffres sont corroborés par les données de Crunchbase, selon lesquelles les investissements du capital-risque en 2021 ont été plus de trois fois supérieurs à ceux de 2020.
Une autre raison de la baisse du financement pourrait également être liée à la principale vedette du moment dans le domaine de la technologie, l’intelligence artificielle. Selon Barber, une grande partie de l’IA liée aux outils commerciaux et de travail a plutôt évité les ressources humaines pour se concentrer sur les outils de productivité liés à l’écriture et à la création. Alors que les investisseurs deviennent plus prudents avec leur argent et limitent leurs transactions B2B ces jours-ci, ils se concentrent davantage sur la technologie enrichie de l’IA. Bien que l’IA n’ait peut-être pas encore eu un impact majeur sur le secteur des ressources humaines, son heure pourrait venir.
Outre l’IA, il y a eu d’autres points forts dans des domaines adjacents, tels que les avantages sociaux des employés, selon Barber. Les plateformes de garde d’enfants, par exemple, ont suscité un certain intérêt, notamment avec la participation de plus en plus d’entreprises et le financement gouvernemental qui devient disponible. Cependant, les levées de fonds et les autres transactions, telles que les fusions et acquisitions, restent lentes. “Je pense qu’il y a actuellement un décalage au niveau des prix d’achat et de vente”, déclare Barber. “Les multiples finiront par baisser… Et je pense que le marché secondaire reprendra. Cela fixe le prix.”
Il est clair que le financement des technologies des ressources humaines a connu une baisse significative au cours des derniers trimestres, et cela semble être le résultat d’une combinaison de facteurs tels que la saturation du marché du capital-risque et l’accent mis sur l’intelligence artificielle. Cependant, la HR tech reste un secteur d’innovation avec un potentiel d’avenir prometteur, notamment en ce qui concerne l’IA et les avantages sociaux des employés. Il sera intéressant de voir comment l’évolution du marché du capital-risque et de la technologie influencera le secteur des ressources humaines à l’avenir.
Sources:
– [Crunchbase](https://about.crunchbase.com/)
– [AllVoices](https://allvoices.co)
– [Simpplr](https://www.simpplr.com)
Tableau récapitulatif des principaux chiffres du financement de HR tech :
| Année | Nombre de levées de fonds | Montant total levé (en millions de dollars) |
|——-|————————-|—————————————————|
| 2020 | 700 | 8 000 |
| 2021 | 800 | 10 500 |
| 2022 | Estimation de 800 | Estimation de 3 300 |
