### Le Pentagone et la Robotique
**Depuis des années, plusieurs hauts responsables du Pentagone ont promu sans relâche les technologies robotiques, promettant un avenir où “les humains formeront des équipes intégrées avec des systèmes non-habités presque entièrement autonomes, capables d’effectuer des opérations dans des environnements contestés” (source).**
**Comme l’a rapporté le New York Times en 2016, “presque inaperçu en dehors des cercles de la défense, le Pentagone a placé l’intelligence artificielle au centre de sa stratégie pour maintenir la position dominante des États-Unis en tant que première puissance militaire mondiale” (source). Le gouvernement américain dépense des sommes phénoménales pour faire avancer ces technologies : pour l’année fiscale 2019, le Congrès américain était censé fournir 9,6 milliards de dollars au DOD pour financer des systèmes non-habités et robotiques, ce qui est significativement plus que le budget annuel de toute la National Science Foundation (source).**
**Les arguments en faveur de l’expansion des systèmes autonomes sont cohérents et prévisibles : les machines protégeront nos troupes car elles pourront effectuer des tâches ennuyeuses, sales et dangereuses; il y aura moins de victimes civiles, car les robots pourront identifier les ennemis avec une plus grande précision que les humains; cela sera rentable et efficace, permettant d’en faire plus avec moins; et les dispositifs nous permettront de rester en avance sur la Chine, qui, selon certains experts, surpassera bientôt les capacités technologiques américaines (source).**
### L’Intelligence Artificielle et la Confiance
**Un des plus fervents défenseurs d’une militarisation robotique est Robert O. Work, ancien secrétaire adjoint à la Défense nommé par le président Barack Obama en 2014. Lors d’un forum sur la défense en 2015, Work a décrit un avenir où la “collaboration homme-machine” remporterait des guerres en utilisant l’analyse de données massives. Il a utilisé l’exemple du dernier avion furtif de Lockheed Martin pour illustrer son point : “Le F-35 n’est pas un avion de chasse, c’est un ordinateur de capteur volant qui absorbe une énorme quantité de données, les corrèle, les analyse et les affiche au pilote sur son casque” (source).**
**Le début du discours de Work était mesuré et technique, mais à la fin, il était rempli de confiance. Pour souligner son point, il a décrit un scénario de combat terrestre. “Je vous le dis tout de suite”, a déclaré Work à l’audience captivée, “dans 10 ans, si la première personne à franchir une brèche n’est pas un foutu robot, honte à nous” (source).**
### Le Débat au Sein de l’Armée
**Selon un article du New York Times en 2016, “le débat au sein de l’armée ne porte plus sur la question de savoir s’il faut construire des armes autonomes, mais sur le degré d’indépendance à leur accorder” (source). Le discours entourant les systèmes d’armes robotiques et autonomes est remarquablement similaire à celui de la Silicon Valley, où des PDG charismatiques, des gourous de la technologie et des acolytes zélés n’ont cessé de vanter l’intelligence artificielle (source).**
**Par exemple, en 2016, le Defense Science Board – un groupe de scientifiques civils nommés chargé de conseiller le DOD sur les questions techniques – a publié un rapport intitulé “Étude d’été sur l’autonomie” (source). Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le rapport n’était pas rédigé pour évaluer les avantages et les inconvénients des technologies autonomes sur le champ de bataille ; au contraire, le groupe a supposé que de tels systèmes seraient inévitablement déployés. Le rapport comprenait notamment “des recommandations ciblées pour améliorer l’adoption et l’utilisation futures des systèmes autonomes pour le combattant” (source).**
**Ainsi, le débat sur les soldats-robots soulève des questions sur l’avenir de la guerre et de l’interaction entre les humains et les machines dans un contexte militaire. Le Pentagone et les ingénieurs de confiance s’efforcent de trouver un équilibre entre la technologie et l’humain dans ce nouveau paysage de la guerre moderne (source).**