UN GROUPE ENVIRONNEMENTAL INVESTIT DES MILLIONS DE DOLLARS DANS LA RECHERCHE SUR LA GÉOINGÉNIERIE SOLAIRE
Un grand groupe environnemental prévoit d’investir des millions de dollars dans la recherche sur la géoingénierie solaire, une solution proposée pour lutter contre le changement climatique qui suscite scepticisme et craintes quant à ses conséquences involontaires.
La géoingénierie solaire englobe diverses tactiques pour refroidir la planète en réfléchissant la lumière du soleil, peut-être en éclaircissant artificiellement les nuages ou en propulsant des particules réfléchissantes dans l’atmosphère. Des efforts isolés pour tester ces théories ont suscité l’alarme car les scientifiques ne savent pas grand-chose sur les autres effets qu’ils pourraient provoquer. Cela a conduit à des appels à davantage de recherche pour combler ces lacunes de connaissances avant que d’autres tests ne soient réalisés.
Le Fonds de défense de l’environnement (EDF) prévoit de distribuer "des millions de dollars" de subventions pour la recherche sur la géoingénierie solaire, rapporte The New York Times. L’EDF indique au Verge qu’il partage les préoccupations concernant la géoingénierie solaire, c’est pourquoi il soutient des études sur les répercussions potentielles qu’elle pourrait avoir.
L’IMPORTANCE DE LA RECHERCHE
"Nous sommes très préoccupés par les conséquences involontaires de la géoingénierie solaire, c’est pourquoi nous nous concentrons sur une recherche pertinente pour la politique qui permettra d’estimer les impacts potentiels et de développer le type de science pertinente pour la politique nécessaire pour aider les gouvernements à prendre des décisions éclairées", a déclaré Lisa Dilling, scientifique en chef adjointe à l’EDF, dans un e-mail.
L’EDF a refusé de divulguer le montant exact de l’investissement dans les études sur la géoingénierie solaire. Il a également refusé de divulguer l’identité de ses bailleurs de fonds pour cette initiative, bien que The New York Times cite le LAD Climate Fund – dirigé par des partenaires ayant occupé des postes de direction chez Cisco Systems – comme l’un des donateurs.
Les prochaines étapes incluent la collaboration avec des scientifiques pour "élaborer un programme de recherche axé sur les impacts à court terme" et créer une "structure de gouvernance", selon Dilling. Après avoir mis en place ces garde-fous, l’EDF prévoit d’attribuer des projets de recherche qui devraient partager leurs résultats dans des revues et des conférences.
LE DÉBAT SUR LA GÉOINGÉNIERIE SOLAIRE
Au cours de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement en mars, des discussions animées n’ont pas abouti à de nouvelles directives internationales pour la géoingénierie solaire. Depuis 2010, il existe un moratoire mondial obsolète sur certains types de géoingénierie à grande échelle. Le langage est vague, excluant les expériences à petite échelle qui ont été menées ces dernières années.
La semaine dernière, Alameda, en Californie, a voté pour empêcher les scientifiques de l’Université de Washington d’expérimenter une nouvelle technologie permettant de pulvériser des particules de sel de mer. Il s’agit d’une stratégie visant à rendre les nuages plus réfléchissants appelée "marine cloud brightening" (MCB). Plus de 30 scientifiques ont rédigé un article dans la revue Science Advances en mars proposant une feuille de route pour la recherche sur le MCB.
LES RISQUES DE LA GÉOINGÉNIERIE SOLAIRE
Un département de géoingénierie solaire décidedement moins scientifique a suscité une réaction violente l’année dernière. Le Mexique a décidé d’interdire les expériences futures après qu’une start-up en géoingénierie ait lancé des ballons météorologiques remplis de dioxyde de soufre sur son territoire. Les co-fondateurs ont réessayé à Reno, dans le Nevada, en pulvérisant un fongicide dans un parking pour créer du gaz de dioxyde de soufre.
En fin de compte, les défenseurs de l’environnement veulent s’assurer que la géoingénierie solaire n’entrave pas les efforts de transition vers des énergies plus propres – qui constituent le seul moyen de prendre véritablement le contrôle du changement climatique.
Références: