Après avoir lancé sa propre application de traçage numérique, la cité-Etat entend protéger les personnes âgées, bien souvent dépourvues de smartphones, grâce à des galets connectés.
Malgré l’échec de son propre StopCovid, Singapour poursuit sa stratégie de traçage numérique du Covid-19. La cité-Etat met à disposition de ses personnes âgées, considérées comme vulnérables et bien souvent peu familiarisées aux smartphones, des boîtiers connectés, à emporter partout avec eux, relève la BBC.
À terme, le dispositif pourrait être étendu à tous les résidents dépourvus de smartphones, et n’étant donc pas en mesure de télécharger Trace Together, l’application de traçage numérique lancée dans le pays. Il consiste en un simple boîtier associé à un QR code unique et doté d’une connexion Bluetooth, pour échanger des informations avec d’autres galets connectés et des smartphones dotés de l’application dédiée.
En cas de passage à proximité d’un porteur du coronavirus, à moins de deux mètres et pendant plus de trente minutes, les détenteurs de galets connectés seront alertés par les autorités sanitaires, et invités à s’isoler. D’après le gouvernement, les données collectées par les appareils seront chiffrées et stockées vingt-cinq jours, avant d’être effacées. Rien ne dit néanmoins que les détenteurs de ces objets puissent se signaler eux-mêmes comme porteurs du Covid-19.
Trace Together, un échec patent
Le 5 juin déjà, Reuters rapportait que Singapour envisageait de fournir à chacun de ses 5,7 millions d’habitants un objet connecté indépendant du smartphone, pour identifier les potentielles contaminations par le Covid-19. Ces mêmes objets étaient alors censés prendre la forme d’un bracelet électronique ou d’un galet garder sur soi lors de ses déplacements.
Singapour, qui fait figure de pionnier dans le déploiement de dispositifs de traçage numérique, a accusé un échec d’ampleur avec sa propre application. Trace Together, lancée dans les premières semaines de l’épidémie, a été insuffisamment téléchargée et s’est montrée inefficace pour briser la seconde vague d’infections au Covid-19, survenue dans le pays en avril. Cette dernière a principalement pris dans les dortoirs surpeuplés, lieu de vie de travailleurs étrangers… bien souvent eux-mêmes dépourvus de smartphones.