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« On a eu cinq minutes pour quitter les lieux »

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Vue aérienne d’un incendie près d’Aubais, dans le Gard, le 31 juillet 2022, qui a détruit 370 hectares de garrigue.

Des cadavres de poules et de chèvres jonchent le sol à côté d’un amas de tôles encore fumant. Des jouets d’enfants, un trampoline, des machines à bois et un véhicule calciné s’amoncellent dans cette propriété totalement dévastée par les flammes. Dans ce décor apocalyptique, comme par miracle, des miaulements s’échappent sous la ferraille brûlante.

Lundi 1er août au matin, Justine, qui cherche Mozart depuis la veille, se fraye un passage entre les objets calcinés et récupère une petite boule de poils effrayée. Ne pouvant retenir ses larmes, elle lâche à son conjoint, Sébastien Guidotti, 44 ans, le propriétaire des lieux : « Il faut vite l’emmener chez le vétérinaire. »

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Le couple, à la tête d’une entreprise de bois, a tout perdu dans le feu qui s’est déclaré, dimanche 31 juillet, entre Nîmes et Montpellier, sur les communes d’Aubais et de Gallargues-le-Montueux (Gard). Sur leur terrain en proie aux flammes, Sébastien Guidotti s’est senti dépassé. « On a eu cinq minutes pour quitter les lieux. Je suis allé délivrer mon âne et quelques poules, raconte celui qui avait transformé une partie de sa maison en refuge pour animaux maltraités, et qui estime le préjudice à 600 000 euros. Tout ce que j’avais, mon entreprise, ma maison, étaient là. Je n’ai plus rien sauf ce que j’ai sur moi. »

Comme lui, les habitants d’Aubais ont vu partir en fumée 370 hectares de garrigue en quelques heures. Jusqu’en début de soirée, ils ont observé les Canadair dompter les flammes pour empêcher que le feu ne se dirige vers l’autoroute A9, située à quelques centaines de mètres (et fermée à la circulation durant plusieurs heures), et vers les habitations. Attisé par le vent, « ce feu a été particulièrement virulent et s’est très vite propagé », confirme le lieutenant-colonel Nicolas Coste, commandant des opérations de secours.

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Six cents pompiers mobilisés

Sous une température de 38 oC, et avec un vent tournant, près de six cents pompiers ont lutté contre les éléments, grâce à des renforts venus du Var, des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes et de la Drôme. Onze sapeurs-pompiers ont été blessés, dont un grièvement brûlé aux mains et au visage, qui a été transporté au CHU de Montpellier. Une maison, deux hangars et un mobil-home ont été détruits. Cinquante chevaux ont été évacués.

Lundi, la situation est restée sous haute surveillance, avec trois cents sapeurs-pompiers sur le front. « On traite quelques points, notamment des zones où l’humus favorise le feu qui se déplace sous ce sol organique et atteint la végétation non brûlée. On ratisse tout au râteau pour empêcher un nouveau départ, d’autant qu’il y a une brise à surveiller », précise Nicolas Coste. De leurs côtés, les élus doivent gérer des urgences et notamment la menace d’une pénurie d’eau potable. « Nous fournissons 73 mètres cubes par heure et les sapeurs-pompiers en pompent 80 mètres cubes à l’heure », s’inquiète la première adjointe de Gallargues-le-Montueux, Laurence Barduca-Fauquet. « On demande aux habitants de faire très attention à leur consommation d’eau », reprend Angel Pobo, maire d’Aubais, pour qui « l’origine criminelle [de l’incendie] fait peu de doute ».

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Written by Stephanie

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