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[EN VIDÉO] Interview 2/5 : la pollution de l’eau est très diversifiée L’eau est une denrée que nous consommons quotidiennement. Elle est essentielle à notre survie, mais sa qualité est inégale à l’état naturel. Philippe Hubert, directeur des risques chroniques de l’Ineris, nous parle des polluants qui peuvent être véhiculés par l’eau.
Une limite planétaire, c’est un seuil que nous ne devrions pas dépasser si nous ne voulons pas compromettre la durabilité de nos conditions de vie. Les scientifiques en ont défini neuf. Et en ce début d’année 2022, ils nous annonçaient que celle concernant la pollution chimique venait d’être franchie.
Mais, aujourd’hui, des chercheurs de l’université de Stockholm (Suède) attirent l’attention sur une classe particulière de produits chimiques. Ceux que l’on connaît sous le nom de PFAS – des alkyles perfluorés et polyfluorés, pour les chimistes. Il en existe presque 5.000 de différents. Et ils sont largement utilisés pour la fabrication de produits de notre quotidien : des textiles, des emballages, des cosmétiques, des produits phytosanitaires, etc. L’ennui, c’est qu’ils sont à la fois toxiques – ils sont à l’origine de cancers, de complication de la grossesse ou encore de défaillance du système immunitaire – et extrêmement persistants dans l’environnement. Les scientifiques parlent même de produits chimiques « éternels ». C’est dire…
Pollueurs payeurs
Les chercheurs de l’université de Stockholm soulignent que malgré les efforts de certains industriels pour éliminer les PFAS de leurs produits depuis une vingtaine d’années déjà, leur concentration dans l’atmosphère ne diminue pas. Parce qu’ils sont « éternels » et parce qu’ils y sont sans cesse ramenés, portés qu’ils sont par le cycle de l’eau. Une difficulté particulière qui se pose avec ces produits chimiques précisément et qui encourage les chercheurs dans l’idée de définir une limite planétaire qui leur serait spécifique. Une limite d’ores et déjà franchie.
Parce que les chercheurs notent bien qu’au fil des années, les valeurs tolérées pour la présence de PFAS dans les eaux, notamment, ont diminué en fonction des connaissances acquises concernant leur toxicité. Résultat aujourd’hui, l’eau de pluie, partout dans le monde, est jugée impropre à la consommation. Or il est certaines régions où l’eau de pluie est consommée par la population. D’autres où elle sert de source d’eau potable.
Ramener les niveaux de PFAS à des niveaux sûrs coûtera cher. « Les industriels qui profitent économiquement de ces produits tout en polluant l’eau de millions de personnes devront payer. Il est temps d’agir », concluent les chercheurs.
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