La campagne de vaccination contre la variole du singe s’accélère en France. Plus de 14 000 personnes ont reçu au moins une injection du vaccin Imvanex, produit par le laboratoire danois Bavarian Nordic, a fait savoir le ministre de la santé, François Braun, mardi 2 août. Ce chiffre a doublé en une semaine, notamment grâce à l’ouverture d’un centre de vaccination dédié dans le 13e arrondissement de Paris, avec un objectif de 2 000 injections par semaine. Un centre similaire devrait ouvrir très prochainement à Marseille, selon le ministre.
« Nous vaccinerons tous ceux qui le souhaitent », a voulu rassurer M. Braun, mardi, devant les parlementaires, alors que les autorités sanitaires sont la cible de nombreuses critiques en raison des débuts très lents de la campagne vaccinale. « Nous avons suffisamment de vaccins pour vacciner l’ensemble de la population cible, estimée à 250 000 personnes selon la Haute Autorité de santé », a-t-il ajouté, redisant que 42 000 doses ont été livrées dans les centres.
Mais de nombreux témoignages font toujours état de difficultés pour obtenir des rendez-vous, malgré les 136 centres proposant la vaccination contre la variole du singe. Le ministre a assuré chercher « toutes les voies et [tous les] moyens pour diminuer le délai d’accès au vaccin, notamment dans les zones où la demande est élevée, comme en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Ile-de-France ».
« Transparence » exigée
Une semaine après la publication de l’arrêté permettant aux étudiants en santé ainsi qu’aux médecins et infirmiers retraités de participer à la vaccination, les autorités sont toujours à la recherche de bras supplémentaires. Le ministre a dit travailler « à la mise en place d’une expérimentation avec les pharmaciens ».
Par ailleurs, les tests PCR permettant de diagnostiquer la variole du singe ont été inscrits à la nomenclature des actes de biologie, ce qui signifie concrètement que les laboratoires de biologie médicale autres que les centres nationaux de référence et les CHU vont pouvoir, à court terme, proposer également cette analyse. Un pas important pour augmenter la capacité de diagnostic en France.
Mardi, des personnalités politiques, représentants associatifs et citoyens ont demandé, dans une tribune publiée dans le média en ligne Huffington Post, l’ouverture d’une commission d’enquête sénatoriale sur la gestion de cette épidémie par le gouvernement. Les signataires exigent de la « transparence » et la fin du « secret sur la stratégie gouvernementale », et critiquent notamment le « sous-dimensionnement » de la campagne ainsi que « l’absence d’information transparente [sur] le nombre de vaccins disponibles ou a minima qui seront mis à disposition, sur les commandes à venir, sur leur date de disponibilité ».
Parmi les auteurs de la tribune figurent les députées Sandrine Rousseau et Danielle Simonnet (Nupes), la première adjointe à la mairie de Marseille Michèle Rubirola (EELV), et les présidents des associations Aides, Act Up-Paris et Médecins du monde.