Il y a quelques semaines, une mission d’exploration a permis de découvrir l’un des plus grands récifs coralliens vierges du monde, en Polynésie française. Ce récif unique, à des dizaines de mètres de profondeur, s’étend sur plusieurs hectares. Ce projet “1 Océan, le grand témoignage sur l’Océan”, a été mené en partenariat avec l’Unesco, la scientifique Laeticia Hedouin et le photographe plongeur Alexis Rosenfeld. Invité sur Europe Matin jeudi, l’explorateur est revenu sur cette mission débutée en novembre dernier au large de Tahiti. Et il s’est émerveillé de la beauté de cette découverte.
“Pour le visiteur sous-marin que je suis, c’est un indescriptible bonheur de découvrir, de rencontrer ce récif, ce champs de roses. Parce que c’est sa particularité, ce récif ressemble à des roses géantes qui parsèment le fond de l’océan sur des hectares et des hectares, et dont on ne connaît pas les limites”, a-t-il décrit, insistant sur sa profondeur. “Dans l’esprit des gens, le récif corallien c’est quelques mètres sous la surface. Et on s’aperçoit depuis quelques années qu’il y a des récifs beaucoup plus profonds, qui vivent entre l’ombre et la lumière. Et l’étendue peut aller jusqu’à 100 mètres de profondeur, donc ça ouvre tous les mystères de cet écosystème.”
20% de l’océan cartographié
Alexis Rosenfeld a également précisé que ce récif est en très bonne santé. “Il a passé les différentes phases de blanchissement, d’agression et de réchauffement de 2017 et 2019”, a-t-il poursuivi. Quant aux nouvelles technologies dédiées à la plongée sous-marine, notamment les recycleurs, il a estimé que c’est grâce à leur utilisation qu’il est possible de rester plus longtemps sous l’eau, plus profond et sans risque. “C’est ce qui permet d’explorer et cette ouverture d’exploration profonde permet de mieux comprendre certains écosystèmes qui étaient jusqu’à présent peu visités.”
Ce qu’il faut apprendre de cette découverte pour le photographe, c’est que l’océan n’est cartographié qu’à 20%. “Pourtant on connaît parfaitement bien la surface de la Lune et de Mars”, a soulevé Alexis Rosenfeld. “Alors avant de parler d’exploitation minière ou pétrolière, pensons à explorer, à comprendre, à étudier. Et on verra dans une vingtaine d’années si il ne vaut pas mieux faire autre chose que d’exploiter.”