Une fusée Atlas V a décollé avec à son bord un nouveau satellite particulièrement attendu par le département de la Défense américain.
Une constellation de satellites bientôt complète. Ce jeudi, une fusée américaine Atlas V s’en envolée depuis Cape Canaveral en Floride. À son bord se trouvait le satellite SBIRS GEO-6 développé pour l’armée américaine. Il est le sixième engin de ce type à rejoindre l’orbite de la Terre depuis 2011, et sera le dernier.
L’objectif de ce nouveau satellite, qui fait partie du système Space-Based Indrared System (SBIRS, Système Infrarouge dans l’Espace en français), est de pouvoir contrôler tous les départs de missiles balistiques sur le globe, de manière à calculer rapidement leur trajectoire. Grâce à cela, les Américains souhaitent pouvoir intercepter certains de ces missiles lorsqu’ils l’estiment nécessaires.
Ce projet, qui a connu de nombreuses difficultés, notamment financières, est venu remplacer plusieurs systèmes qui étaient déjà fonctionnels du côté américain depuis les années 70. L’armée américaine n’a eu de cesse de perfectionner sa capacité de détection avec les années, notamment pour s’adapter aux différents conflits auxquels le pays participait.
Menaces chinoises, russes et nord-coréennes
“Le capteur scanne en continu la Terre et apporte une capacité stratégique d’alarme pour missiles. Les données du scanner vont également contribuer aux théâtres de guerre et missions de renseignement”, a indique l’US Air Force dans un communiqué.
Le colonel Brian Denaro, officier exécutif au Space Systems Command’s Space Sensing Directorate, a indiqué à Air Force Mag que ce satellite était un “œil grand ouvert pour suivre et se défendre contre les menaces balistiques et hypersoniques”. Une référence aux missiles hypersoniques développés par plusieurs pays comme la Chine et la Russie, et qui sont si rapides qu’ils sont très difficiles à intercepter. Moscou assure d’ailleurs en avoir essayé avec succès dans le conflit qui l’oppose à l’Ukraine.
Un nouveau système en 2025
Outre les missiles hypersoniques, les Américains souhaitent également être performants dans l’interception de missiles intercontinentaux. Cette arme est notamment développée par l’armée nord-coréenne. En 2017, les États-Unis avaient réussi pour la première fois un test pour intercepter l’un d’entre eux, mais nul doute qu’ils souhaitent continuer à progresser en termes de précision.
D’autant que les États-Unis ne comptent pas en rester là. En effet, l’armée travaille déjà au lancement des prochains systèmes infrarouge qui devraient être déployés à partir de 2025. Le système SBIRS restera cependant opérationnel pendant un long moment après 2025, de manière à assurer la transition vers les satellites plus perfectionnés.