Très affaibli et amaigri parce qu’il refuse de s’alimenter, le béluga, localisé dans la Seine à environ 70 kilomètres de Paris, va recevoir des vitamines pour qu’il retrouve l’appétit, a annoncé la préfecture de l’Eure dans un point d’étape, samedi 6 août.
« Les vitamines sont administrées par un vétérinaire avec les moyens habituels, le fléchage (…). Il n’y a pas lieu d’être impressionné par cette technique », a déclaré Isabelle Dorliat-Pouzet, secrétaire générale de la préfecture de l’Eure.
Le béluga, un cétacé de quatre mètres dont la présence dans la Seine est exceptionnelle, se trouve dans une écluse d’une dimension d’environ 125 mètres sur 25 mètres depuis vendredi. « C’est un individu assez décharné et qui semble avoir des difficultés d’alimentation », a dit Mme Dorliat-Pouzet. Les tentatives pour le nourrir, avec des harengs morts puis des truites vivantes, n’ont pas abouti.
Le béluga était « très calme » samedi
Parmi les hypothèses envisagées pour éviter que le cétacé périsse, figurent la réouverture « de l’écluse vers la mer, à 160 kilomètres, pour qu’il puisse reprendre son chemin » ou le conserver dans le bassin « pour qu’il puisse reprendre de l’appétit ». Interrogée sur la possibilité de l’extraire du bassin, Mme Dorliat-Pouzet a répondu que ce n’était pas l’option privilégiée, les spécialistes n’étant pas certains « que le béluga soit suffisamment costaud pour supporter cette manipulation ».
Toute décision sera prise « dans l’intérêt de l’animal » et « aucune décision n’a encore été prise » alors que des analyses sont attendues, a répété la secrétaire générale de la préfecture. Autre élément : « des petites taches » sont apparues sur l’animal ; elles peuvent être naturelles en raison de l’eau douce, mais peuvent aussi signifier « d’autres difficultés », selon elle.
Beluga dans la Seine : nous sommes avec lui actuellement, l’animal est extrêmement amaigri. L’urgence absolue est… https://t.co/eHfRvh3W5w
Le béluga, qui était samedi « très calme » et faisait des allers-retours dans le bassin « tranquillement », a été repéré le 2 août dans la Seine. En mai, c’est une orque qui s’était trouvée en difficulté dans la Seine entre Rouen et Le Havre. Les opérations pour tenter de sauver le cétacé avaient échoué et l’animal était finalement mort de faim.
Selon Mme Dorliat-Pouzet, la situation entre l’orque et le béluga est « très différente ». L’orque « était plus affaiblie que le béluga » et « avait disparu des radars pendant un certain temps ». Ce sont « deux animaux différents, l’orque supporte moins l’eau douce que le béluga », a-t-elle expliqué.
Selon l’observatoire Pelagis, spécialiste des mammifères marins, il s’agit du second béluga connu en France après qu’un pêcheur de l’estuaire de la Loire en avait remonté un dans ses filets en 1948. Le béluga est une espèce protégée de cétacé vivant habituellement dans les eaux froides.