Juin, juillet, août… Les vagues de chaleur se succèdent cet été. Après un mois de juillet historiquement chaud et sec, août est parti sur les mêmes bases. Une troisième vague de chaleur (commencée le 31 juillet) se poursuit en cette seconde semaine du mois. Moins intense mais plus long que le précédent, un pic caniculaire va s’étendre sur tout l’Hexagone à partir de mercredi 10 août.
Les températures dépasseront les 30 °C en journée partout en France, à l’exception des bords de Manche, avec de larges parties du territoire où elles excéderont les 35 °C. Le sud-ouest du pays, en particulier les Landes, la Gironde ainsi que les bords de la Garonne, risquent d’être les plus touchés, la vague de chaleur s’étendant progressivement vers le nord-ouest et le nord. Localement, des pointes à plus de 40 °C seront possibles partout dans l’Hexagone.
Météo-France annonce un triangle de quatorze nouveaux départements en vigilance orange canicule allant de la Loire-Atlantique aux Hautes-Pyrénées en passant par la Dordogne. Ils viennent s’ajouter aux quatre départements déjà concernés (le Gard, le Vaucluse, la Gironde et le Lot-et-Garonne). « Ce troisième épisode devrait prendre fin dimanche [14 août], pour revenir la semaine prochaine vers des températures plus proches des normales de saison », a précisé Christine Lac, responsable de permanence pour la prévision et chercheuse à Météo-France, lors d’un point presse mardi 9 août.
S’il fait aussi chaud, c’est en raison du déploiement d’un anticyclone localisé au nord-ouest de l’Europe, précisément au-dessus des îles britanniques. Il favorise un temps sec et chaud en « piégeant » l’air qui remonte d’Afrique du Nord.
Déficit pluviométrique
Ces températures caniculaires vont venir aggraver la situation de sécheresse qui touche le territoire, alors que des restrictions d’eau sont actuellement en vigueur dans 93 départements métropolitains (dont 68 sont en état de crise).
Symbole de la gravité de la sécheresse actuelle, 2022 est pour l’instant l’année la plus chaude jamais relevée (selon les températures de janvier à juillet). Depuis le 17 juillet, l’indice d’humidité des sols a chuté en dessous de celui enregistré lors des précédentes sécheresses historiques (1976 et 2003). Comme l’explique Agnès Ducharne, hydrologue et climatologue directrice de recherche au CNRS, « c’est une sécheresse, on peut le dire, exceptionnelle, la plus importante depuis l’existence des relevés modernes [en 1959] ».
Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer. Il y a bien évidemment la météo et le manque de pluie. Depuis janvier et ce chaque mois, les météorologues observent un déficit pluviométrique par rapport aux moyennes de saison. S’ajoute à cela un hiver relativement sec, qui a nui au remplissage des nappes souterraines et causé un déficit d’eau dans les sols. La climatologue ajoute à cet égard que « les pluies passagères, aussi intenses soient-elles, n’ont quasiment aucun effet pour hydrater les sols ». Ces derniers sont tellement secs qu’ils ont du mal à absorber l’eau. Cela a néanmoins pour avantage de renflouer un minimum les lacs et cours d’eau.
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