On prend les mêmes et on recommence ? L’année dernière, parmi les sites sur YouTube et sur Facebook qui étaient particulièrement intéressants à consulter pour suivre l’actualité de la spectaculaire éruption volcanique qui avait débuté le 19 mars 2021 en Islande, il y avait ceux de Volcano Chaser et de The Reykjavík Grapevine, un magazine islandais écrit en anglais. Son rédacteur en chef, Valur Grettisson, allait régulièrement sur les lieux de l’éruption, prodiguant des conseils pour ceux qui entreprenaient un pèlerinage vers le volcan en pleine activité et interrogeant les volcanologues étudiant les phénomènes éruptifs comme dans la vidéo ci-dessous.
Éruption volcanique dans les vallées de Meradalir, Islande. Vu d’un drone le 5 août 2022 dans la soirée. Toute la lave va dans un grand lac à partir duquel elle se déverse en plusieurs coulées sur tous les côtés. © GutnTog
Des fontaines de lave s’alignent le long de la ligne de fissure. Vu de la colline le 1er jour de l’éruption 03.08.22. © GutnTog
C’est le grand retour de Valur Grettisson dans cette vidéo sur la nouvelle éruption islandaise en 2022. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l’écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © The Reykjavík Grapevine
Rappelons que, en 2021, tout avait commencé par une éruption fisssurale d’environ 200 mètres de long dans la Geldingadalir, littéralement en français « la vallée des hongres » un vallon sur le flanc est de la Fagradalsfjall, toponyme islandais signifiant « la montagne de la belle vallée » et désignant un système volcanique où aucune éruption ne s’était plus produite depuis environ 800 ans.
Une éruption à la durée encore inconnue
La lave basaltique très fluide qui s’échappait de la fissure avait ensuite construit en quelques heures deux petits cônes de scories. La nouvelle éruption qui a débuté le 3 août 2022 se produit à nouveau sous forme d’une éruption fissurale mais de 300 m de long cette fois et selon les premières mesures aériennes, le débit moyen de lave dans les premières heures de l’éruption était de 32 mètres cubes par seconde, soit quatre à cinq fois plus qu’au début de l’éruption l’an dernier !
Au 5 août 2020, l’activité semble se réduire car le débit de lave avait chuté à 18 mètres cubes par seconde la veille, ainsi que l’activité sismique qui avait d’ailleurs laissé penser comme en 2021 que du magma fracturant la roche par pression hydraulique en remontant vers la surface pouvait conduire à une nouvelle éruption.
D’autres images où l’on peut voir aussi Valur Grettisson et, à nouveau, les volcanologues qu’il a interrogés dans la vidéo précédente bien que cette vidéo ne soit pas des membres du Reykjavík Grapevine. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l’écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Volcano Chaser
Il n’y a pas de nuages de cendres, mais il y a toujours des émissions de gaz, dioxyde de carbone, sulfure d’hydrogène et des halogénures, pouvant se révéler nocifs à proximité du site de l’éruption, site qui se trouve très proche de celui de l’éruption de 2021 avec des coulées qui se superposent d’ailleurs aux précédentes. Le dioxyde de soufre est particulièrement à prendre en compte et il se présente sous forme d’une brume bleue.
La coulée de lave qui s’éloigne de la fissure est piégée par le relief de la vallée de Meradalir, elle est par conséquent peu étendue mais elle a tendance à s’épaissir en donnant un spectacle fabuleux mais dont on ne sait pas encore très bien, tout comme en 2021, combien de temps il va durer…
Ce qui est sûr c’est qu’une éruption de vidéos sur YouTube est en cours !
Des signes avant-coureurs d’une éruption volcanique imminente en Islande ?
Article de Ludovic Leduc Publié le 02/08/2022
Un essaim sismique a débuté samedi 30 juillet au niveau de la péninsule de Reykjanes, dans le sud-ouest de l’Islande. Même si les habitants de ce secteur ne comptent plus les secousses qui s’y produisent depuis 2 ans et demi, cette récente activité est particulièrement intense. Cela annonce-t-il une éruption volcanique ?
Depuis midi, le 30 juillet, plus de 5.500 séismes se sont produits sur la péninsule de Reykjanes, soit deux par minute en moyenne ! Certes, l’Islande est une île géologiquement active, mais à titre de comparaison, « seulement » 800 séismes ont été enregistrés sur l’île lors de la semaine entre le 18 et le 24 juillet par exemple. Ce sont principalement des événements de faibles magnitudes, mais l’essaim compte aussi 94 séismes de magnitude supérieure à 3 à cette heure. D’ailleurs, depuis minuit ce 1er août, six événements de magnitude supérieure à 4 se sont produits, ce qui laisse penser que cette crise s’intensifie…
Quelques-uns de ces séismes ont été ressentis, notamment celui d’hier à 17 h 47, de magnitude 5,4, qui a été perçu jusqu’à plus de 130 km de l’épicentre ! Ce séisme a causé quelques dégâts, dans le village de Grindavik notamment.
Le séisme de magnitude 5,4 ressenti par une des webcams qui pointe vers le cône éruptif formé lors de l’éruption de l’année dernière. Remarquez comment celui-ci réagit !
Dégâts suite au séisme de 17h47.
Un essaim sismique probablement d’origine magmatique
Cet essaim sismique s’inscrit dans une crise sismo-volcanique qui a débuté au début de l’année 2020 sur cette péninsule de Reykjanes et qui vit plusieurs essaims sismiques se produire, ainsi qu’une éruption de six mois l’année dernière. Il est probable que cet essaim soit dû à des mouvements de magma en profondeur, mais dans bien des cas, celui-ci n’a pas assez de force pour atteindre la surface. En conséquence, même si une éruption en Islande prochainement n’est pas certaine, elle est désormais plus probable. C’est pourquoi les autorités islandaises ont placé le secteur en alerte jaune pour l’aviation…
Voyage au centre de la Terre : l’entrée ! Non ! cette image ne vous montre pas l’entrée du volcan Snæfellsjökull, le stratovolcan surmonté d’une calotte glaciaire qui culmine à 1.446 mètres d’altitude et qui, dans le célèbre roman Jules Vernes, avait permis à Arne Saknussemm de débuter son « Voyage au centre de la Terre ». Mais nous survolons bien l’un des cratères du Thrihnukagigur qui permet de pénétrer dans une chambre magmatique, une possibilité unique au monde.© Florian Ledoux, tous droits réservés.
Voyage au centre de la Terre : la descente en ascenceur Des visiteurs peuvent prendre une sorte d’ascenseur pour descendre en 6 minutes environ au sein de la chambre magmatique du Thrihnukagigur entre les mois de mai et d’octobre.© Florian Ledoux, tous droits réservés.
Voyage au centre de la Terre : une chambre magmatique À plus de 200 mètres de profondeur, on débouche alors sur le plancher d’une cavité, sur une surface de 3.270 m². C’est une sorte de chambre magmatique dans laquelle, contrairement à bien d’autres volcans, la lave ne s’est pas figée en fin d’éruption. La cavité laissée ne s’est pas non plus effondrée.© Florian Ledoux, tous droits réservés.
La chambre magmatique du Thrihnukagigur : I Au fond du conduit volcanique qui a permis la descente, et que l’on voit sur plusieurs des photos du diaporama, on peut explorer la cavité laissée dans la chambre magmatique. © Florian Ledoux, tous droits réservés.
La chambre magmatique du Thrihnukagigur : II On voit sur cette photo deux dykes verticaux sombres, c’est-à-dire des injections de laves formant des sortes de tubes dans la roche encaissante déjà solidifiée de la chambre volcanique. La température de la lave dans les dykes a provoqué les changements de couleur qui ont coloré localement les roches en rouge.© Florian Ledoux, tous droits réservés.
La chambre magmatique du Thrihnukagigur : III En 4.000 ans, l’eau a laissé plusieurs dépôts de matières minérales qui colorent richement en rouge, jaune, vert, bleu et noir les parois du conduit du seul volcan au monde dans lequel des visiteurs peuvent explorer sur une surface de 3.270 m², ce à quoi doivent ressembler les chambres magmatiques, d’ordinaire bien plus profondes, sous les volcans.© Florian Ledoux, tous droits réservés.
La chambre magmatique du Thrihnukagigur : IV La température au fond de la chambre basaltique est toujours d’environ 5 à 6 °C. © Florian Ledoux, tous droits réservés.
La chambre magmatique du Thrihnukagigur : V Les couleurs dues aux infiltrations sur les parois en basalte peuvent être interprétées de la façon suivante : les rouges pour le fer oxydé, les jaunes pour le soufre et les verts pour les composants avec du cuivre. © Florian Ledoux, tous droits réservés.
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