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En RDC, les tourbières de Lokolama, insondable piège à carbone

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De l’eau marécageuse jusqu’aux hanches, les pêcheurs de Lokolama, un village en République démocratique du Congo, paraissent minuscules au milieu des arbres ­centenaires de la forêt tropicale. Sur les images de Nanna Heitmann, les humains ne sont parfois que des silhouettes discrètes qui se détachent dans l’ombre de la canopée. On les aperçoit par surprise. « J’ai voulu faire ressentir la densité du feuillage, l’atmosphère très mystérieuse du lieu et sa richesse naturelle », explique la photographe germano-russe.

En octobre 2021, elle a accompagné la journaliste du New York Times Ruth Maclean sur les traces d’un trésor naturel, méconnu et caché au cœur de la province de l’Equateur, à 600 kilomètres au nord-est de Kinshasa, la capitale congolaise. Au milieu des années 2010, c’est là qu’une équipe de chercheurs britanniques de l’université de Leeds a découvert le plus vaste complexe de tourbières tropicales au monde.

Résultat de milliers ­d’années d’accumulation de matières organiques dans cette forêt marécageuse abreuvée par le fleuve Congo, cet écosystème à l’équilibre fragile est un puits de carbone extrêmement efficace. Les quelque 150 000 kilomètres carrés de zones humides identifiées dans cette région d’Afrique centrale contiendraient l’équivalent de vingt années d’émissions de CO2 par les Etats-Unis. Elles pourraient les relâcher dans l’atmosphère si les marais venaient à être asséchés ou détruits. « Les communautés locales portent donc une très lourde responsabilité, celle de protéger la tourbière », assure la photographe.

Un trésor sous la boue noire

Pour ce premier projet en Afrique, Nanna Heitmann, basée à Moscou et plus habituée à la taïga sibérienne qu’à la forêt congolaise, a renoué avec sa passion : l’exploration des relations intimes entre les hommes et leur environnement. « J’en reviens souvent à photographier la nature. Je me sens à l’aise dans les endroits isolés. Je m’identifie facilement aux personnes qui y vivent. »

La forêt de la province de l’Equateur, près de la ville de Mbandaka, en République démocratique du Congo. Toutes les photos ont été prises en octobre 2021.

A Lokolama, elle s’attelle à documenter minutieusement « les activités quotidiennes des communautés qui dépendent de la forêt et de ses marécages » : la pêche, la chasse et la cueillette de champignons. Pour restituer la richesse des marais, elle photographie fleurs, poissons et tortues disposés sur des draps blancs, dans une approche presque scientifique. Et se rend jusqu’au jardin botanique de la ville de Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Equateur, où amphibiens et végétaux sont entreposés dans des centaines d’herbiers et de bocaux.

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Written by Stephanie

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