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« Sans grande loi climat, on voit mal comment les Etats-Unis auraient pu conserver de la crédibilité sur le sujet »

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Laurence Tubiana, le 2 octobre 2020.

A quelques mois de la COP27, qui se tiendra à Charm El-Cheikh (Egypte) du 7 au 18 novembre, Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat et ancienne ambassadrice chargée de négociations en vue de l’accord de Paris, réagit au plan climat de Joe Biden et à l’impact possible des tensions sino-américaines sur la lutte contre le réchauffement.

Quelle importance peut-on donner au volet climat de la loi anti-inflation de Joe Biden ?

C’était une condition essentielle pour que le mouvement de pressions mutuelles entre les pays puisse continuer à s’exercer dans l’arène diplomatique. Si, en dépit des promesses de Joe Biden à son arrivée au pouvoir – réduire de 50 % les émissions américaines, par rapport à 2005, d’ici à 2030 – aucune grande loi climat n’avait été prise, on voit mal comment les Etats-Unis, deuxième émetteur mondial, auraient pu conserver de la crédibilité sur le sujet – malgré les efforts diplomatiques déployés par John Kerry. Et ce d’autant plus qu’il y a seulement quelques semaines, immédiatement après avoir annulé le caractère constitutionnel du droit à l’avortement, la Cour suprême américaine remettait en cause le droit de l’Agence fédérale de protection de l’environnement (EPA) à réglementer les émissions de gaz à effet de serre des centrales à charbon sur l’ensemble du territoire des Etats-Unis.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Climat : les objectifs de Joe Biden mis à mal par une décision de la Cour suprême

Le plan américain ne repose que sur des incitations, notamment fiscales, et non sur des contraintes : peut-on être sûr de son efficacité ?

Quand on regarde dans le proche passé, avec ce que Barack Obama avait pu faire au cours de son deuxième mandat, on voit d’abord que le plan actuel est beaucoup plus ambitieux. Plus de 360 milliards de dollars sur dix ans, c’est considérable ! Or l’action de M. Obama reposait grosso modo sur la même philosophie : inciter et soutenir plutôt que contraindre par des taxes. La défiscalisation des énergies renouvelables que M. Obama avait pu faire passer à l’époque avait eu un impact formidable : on voit aujourd’hui que le Texas, l’Etat pétrolier par excellence, est devenu le premier exportateur d’électricité renouvelable aux Etats-Unis. Même l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche n’a pas entravé ce mouvement. Il va donc vraisemblablement y avoir une forte accélération du développement des renouvelables, à partir d’une méthode qui a fait ses preuves.

Des panneaux solaires près d’Huron, dans la vallée centrale de Californie, le 23 juillet 2021.

C’est d’autant plus important qu’on se souvient qu’en fin d’année dernière, les Etats-Unis ont bloqué l’importation de panneaux solaires chinois et de matériaux destinés à leur fabrication en provenance de Chine, en raison de la situation dans les régions ouïgoures et de soupçons de travail forcé. Le plan de M. Biden va permettre un mouvement de réinstallation d’une industrie de panneaux solaires aux Etats-Unis. Cela va sans doute aller de pair avec de nouvelles innovations technologiques, sur la question importante du recyclage des terres rares [matériaux stratégiques nécessaires à la fabrication de batteries, éoliennes, etc.].

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Written by Stephanie

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