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En Gironde, des habitants pris dans l’enfer des feux de forêt

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Une maison et une voiture détruites par le feu, à Belin-Béliet (Gironde), alors que les feux de forêt continuent de se propager dans la région, le 11 août 2022.

Le répit des habitants de Saint-Magne aura été de courte durée. Jeudi 11 août au matin, le feu qui a ravagé 7 400 hectares de forêt dans le sud de la Gironde depuis la reprise des incendies de Landiras, mardi, a retrouvé la vigueur que lui avaient ôtée les sapeurs-pompiers mercredi à la tombée de la nuit. La première ministre, Elisabeth Borne, et le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, venaient à peine d’arriver sur la commune voisine d’Hostens, où est hébergé le poste de commandement du service départemental d’incendie et de secours de la Gironde (SDIS33), que l’alerte au feu a été donnée. « Ça brûle à Ripaille ! », est venu prévenir un administré, douchant les rares espoirs des habitants du village venus donner un coup de main à l’équipe municipale pour l’évacuation des petits hameaux de Saint-Magne. « Le cauchemar recommence. Quand est-ce qu’on va s’en sortir ? », soupire bruyamment Karine Monjeau, en raccrochant au téléphone avec un « ancien » de la commune déléguée du Martat.

Moins d’un mois après les gigantesques incendies qui ont ravagé près de 38 000 hectares de bois, dont 13 800 hectares dans la forêt de Landiras, le sort s’acharne sur ce village de 1 000 habitants distant d’une poignée de kilomètres de la commune de Belin-Béliet, où dix-sept habitations ont brûlé dans la nuit. Pour la deuxième fois en l’espace de trois semaines, la commune, entourée de résineux, a dû être évacuée par sécurité. La boulangerie du bourg a fermé pendant que les lotissements se vidaient de leurs résidents dans le vacarme des moteurs de voiture.

Lire le reportage : Article réservé à nos abonnés Incendies historiques en Gironde : « Ce feu, c’est un monstre »

Sont restés, ici ou là, une poignée d’irréductibles. Stéphane, la quarantaine, fait le guet sur le bord de la route qui mène à Joué, planté sur une chaise en bois. Cet habitant du lotissement de La Daunade a mis sa femme et ses enfants à l’abri avant de revenir chez lui, poussé par l’envie d’être « utile ». « La première fois, j’ai évacué la maison comme tout le monde, sous l’effet de la sidération, sans me poser de questions, confie le quadragénaire. Cette fois, j’ai préféré rester là en me disant que je pourrais peut-être soulager les pompiers, qui n’ont pas les moyens d’être partout. » L’histoire lui a donné raison. « J’étais dehors quand j’ai vu des fumées au-dessus des bois de la Ripaille. C’est comme ça que j’ai pu prévenir la mairie, qui a aussitôt alerté les pompiers. »

« Il y a de quoi devenir dingue »

D’autres ont accepté de quitter leur domicile dès mercredi… pour mieux se retrouver à la mairie, où le travail ne manque pas. Coups de fil à la population, préparation des repas pour les pompiers et les bénévoles, mise en place de la logistique… une tâche en chasse une autre, jusqu’à la surchauffe. Les traits tirés après une nuit au téléphone avec les administrés de Saint-Magne, Marie-Hélène Bourgeois, craque. Elle vient d’apprendre que sa maison n’était plus menacée par les flammes : « J’ai quitté les lieux mercredi vers 13 heures, sans pouvoir y retourner depuis. J’ai bien eu un ou deux textos d’un voisin dans la nuit, mais j’étais totalement dans le flou, confie cette ancienne aide-soignante très impliquée dans la vie associative du village. Le fait de m’activer pour la collectivité m’a aidé à ne pas trop penser à ma propre situation. Si j’avais quitté la commune pour aller chez nos proches, à Cestas, j’aurais ruminé toute la nuit. »

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Written by Stephanie

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