La question de la formation des premiers continents reste encore et toujours fortement débattue. En cause, la difficulté à trouver des éléments datant de plus de 4 milliards d’années. Une nouvelle étude vient cependant remettre au goût du jour l’hypothèse d’une origine liée à des impacts météoritiques majeurs.
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Si aujourd’hui la quantité de croûte continentale reste relativement stable et représente environ 30 % de la surface terrestre, il n’en a pas toujours été ainsi. À l’origine, notre Planète n’était composée que d’un immense océan de magma. C’est à partir de cet océan de roche en fusion que la première croûte continentale s’est formée, donnant naissance aux premiers continents. Si l’on sait aujourd’hui que la croissance continentale est majoritairement associée au volcanisme des zones de subduction, les mécanismes impliqués dans la formation des premières masses continentales ne sont toujours pas clairement déterminés, la tectonique des plaques à laquelle participent les subductions étant inexistante avant 3,8 milliards d’années. On a cependant retrouvé certains minéraux typiques de la croûte continentale, des zircons, qui affichent un âge bien supérieur : plus de 4 milliards d’années.
Plusieurs théories pour expliquer la formation de la première croûte continentale
Il existe ainsi plusieurs théories pour expliquer la formation des premiers continents à partir de l’océan de magma primitif. Certains scientifiques suggèrent que tout à débuter par la formation d’une proto-croûte de composition bien différente de celle de nos continents actuels, mais qui aurait pu servir de « base » à la génération de la première croûte continentale. D’autres font intervenir des impacts météoritiques géants.
Bien que proposée depuis plusieurs décennies, cette seconde hypothèse n’avait jamais pu être clairement appuyée par des éléments solides. Dans une nouvelle étude publiée dans Nature, une équipe de scientifiques de l’université de Curtin (Australie-Occidentale) vient cependant remettre cette théorie au goût du jour en apportant de nouveaux éléments.
Les premières roches continentales formées sous la chaleur des impacts météoritiques ?
Comme pour les autres études portant sur l’origine des premiers continents, Tim Johnson et ses collègues se sont basés sur l’étude de zircons provenant du craton de Pilbara, dans l’ouest de l’Australie. Les cratons sont en effet les régions de la Terre les plus anciennes et les plus à même de renfermer des traces, bien qu’extrêmement ténues, de l’origine de la première croûte continentale. Après analyse de la composition chimique des zircons, et en particulier des proportions des différents isotopes de l’oxygène, les chercheurs suggèrent que les premières roches continentales se seraient formées à partir d’un épisode de fusion en surface ayant progressé vers la profondeur, et non l’inverse. Or, cette découverte est en accord avec l’effet que produit un impact météoritique majeur.
La formation des premières roches continentales aurait donc pu s’initier dans les régions impactées par des météorites géantes, comme celle qui causa, des milliards d’années plus tard, la disparition des dinosaures. Ce type d’événement catastrophique était d’ailleurs loin d’être rare il y a 4 milliards d’années. La Terre était alors encore très intensément bombardée.
Les scientifiques souhaitent désormais renforcer leur théorie en analysant des zircons provenant d’autres régions du globe, afin de montrer qu’il s’agirait bien d’un mécanisme global et non d’une spécificité locale.
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