L’incendie baptisé « Landiras 2 », qui ravage le sud de la Gironde depuis mardi, est « en phase de pause » et « sa progression est désormais limitée », ont annoncé la préfecture et les pompiers du département, samedi 13 août, dans un communiqué. Les pompiers travaillent désormais « à traiter la périphérie du feu ».
Le bilan de cette reprise de feu, un mois après les deux incendies gigantesques de Landiras et La Teste-de-Buch, est maintenu à 7 400 hectares brûlés.
Selon le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse, du service départemental d’incendie et de secours de Gironde, joint par l’Agence France-Presse (AFP), « la situation est passée à favorable ». « On reste très vigilants », car « si on ne voit plus de grandes flammes, le feu continue de consumer la végétation et le sol », a-t-il cependant ajouté.
Selon les prévisions de Météo-France, des orages avec des rafales de 60 kilomètres/heure sont attendus dans la soirée dans la zone. Ces coups de vent « pourraient faire repartir le feu », a mis en garde M. Mendousse, pour qui la question de la maîtrise de l’incendie est « prématurée ».
Les habitants de certains secteurs des communes landaises de Moustey et Saugnac-et-Muret ont été autorisés, vendredi, à rentrer chez eux, et, en ce samedi classé rouge par Bison futé, les autorités ont décidé de rouvrir l’A63, qui relie Bordeaux à l’Espagne, fermée depuis mercredi sur une portion de 20 kilomètres.
Des renforts venus d’Europe et de Polynésie
Sur le terrain, un millier de pompiers sont toujours mobilisés, dont de nombreux renforts venus de plusieurs pays européens. On dénombre 77 pompiers autrichiens, arrivés vendredi soir, qui devraient rejoindre les pompiers allemands et roumains déjà déployés en mission. Le dernier groupe, de 146 sapeurs-pompiers polonais, est attendu en début d’après-midi, portant le contingent d’aide européen à 361 soldats du feu. A ces renforts humains s’ajoutent deux avions Canadair italiens et deux autres grecs, qui ont commencé à lutter contre l’incendie vendredi.
« Ici, nous sommes tous volontaires. Nous sommes entraînés, nous voulons aider », confiait Tone Neuhalfel, un pompier allemand de 36 ans. « Nous sommes contents parce qu’on sait qu’on vous aide, les amis », a déclaré le commandant grec Anastasis Sariouglou, 36 ans également, qui effectue sa première mission en France.
Vingt et un soldats du feu polynésiens sont également mobilisés. « Ils arrivent de l’autre bout du monde pour venir soutenir leurs camarades qui luttent contre les flammes en Gironde : merci à nos pompiers de Polynésie pour leur solidarité. Mauruuru ! » (« merci », en tahitien), a tweeté le président de la République, Emmanuel Macron, vendredi.
« Risques accrus d’incendies » avec les feux d’artifice du 15 août
En France, trois fois plus d’hectares ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années. Même le Jura, au climat habituellement plus modéré, a été frappé par deux incendies. En Bretagne, un feu a détruit vendredi près de 300 hectares en forêt de Brocéliande, à l’ouest de Rennes. En fin d’après-midi, il était « contenu aux deux tiers » selon le préfet du Morbihan, Pascal Bolot. En Ardèche, l’incendie, qui a ravagé au moins 320 hectares, a été fixé, a annoncé vendredi après-midi la préfecture de département.
Face à cette situation exceptionnelle, plusieurs grandes entreprises françaises – Carrefour, Orange, EDF, Axa, Auchan ou encore GRDF – ont pris des mesures pour faciliter la mise à disposition de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l’appel du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. Vendredi soir, le ministre a par ailleurs demandé aux préfets d’« être particulièrement vigilants » quant aux traditionnels feux d’artifice du 15 août, voire de les annuler en raison de « risques accrus d’incendies ».
La vague de chaleur devrait se conclure dimanche avec des orages sur la majeure partie du territoire, accompagnés de fortes précipitations localisées. Mais celles-ci seront insuffisantes pour remédier à la sécheresse historique que traverse le pays, a averti Météo-France, après un mois de juillet où moins d’un centimètre de pluie est tombé en moyenne.
Les orages « vont tomber sur sols très secs, avec des risques de ruissellements assez importants » qui ne permettent pas d’absorber l’eau et augmentent les risques d’inondations, a mis en garde Claire Chanal, prévisionniste, lors d’un point presse vendredi.