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Quatre cartes et graphiques qui montrent la sécheresse exceptionnelle en France qui a commencé dès janvier


La troisième vague de chaleur de l’année, qui a commencé le 31 juillet, s’attarde sur l’ensemble de la France et accentue encore la sécheresse, qui touche désormais la quasi-totalité du territoire, et a atteint un niveau historique depuis la mi-juillet.

Une sécheresse du sol jamais vue depuis 1958

L’indice d’humidité des sols, qui est l’un des indicateurs de la sécheresse, est en dessous du niveau de la normale (valeur moyenne sur la période 1991-2020) depuis le 19 janvier, et la situation n’a cessé de se dégrader depuis.

Depuis le 17 juillet, cet indice a atteint le record du niveau de sécheresse lors du même jour des années précédentes. Et depuis le 6 août, il a même dépassé le record national absolu de sécheresse observé depuis 1958, au-delà du niveau de l’été très sec de 1976.

Un manque de pluie au pire moment

Pour Christian Viel, climatologue à Météo-France, cette situation exceptionnelle résulte de la conjugaison de deux facteurs principaux : « Le premier déficit de pluies a eu lieu au pire moment, au moment de la recharge des nappes pendant l’hiver, de septembre à mars, et a été suivi d’un printemps extrêmement sec avec des températures très élevées, ce qui nous conduit à des conditions très sèches à présent. »

L’année 1976, qui a été marquée par la plus grande sécheresse en France, a connu un déficit pluviométrique plus important qu’en 2022, avec 294,2 millimètres de pluie jusqu’au 7 août, contre 332,5 mm cette année en moyenne. Cependant, par rapport à 1976, une plus forte chaleur a largement contribué à l’assèchement des sols : « Les températures du printemps 2022 [avril à juillet] étaient supérieures de 1,7 °C en moyenne à celles du printemps 1976, ce qui a amplifié le phénomène d’évaporation », ajoute Christian Viel.

Lire aussi : A quoi ressemblait la sécheresse de 1976 ?

Aucun département n’est épargné

L’ensemble du territoire métropolitain est concerné par ce déficit d’humidité des sols superficiels. La grande majorité des départements métropolitains (72 sur 96) se trouvent dans une situation de sécheresse des sols plus de deux fois plus importante que la normale (plus de 50 % sur la carte) et même près de trois fois plus secs en Normandie, dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Corse.

Des restrictions d’usage inédites

Pour préserver la ressource, 93 départements métropolitains ont adopté, le 8 août, des mesures limitant l’usage de l’eau. Ces mesures prises par arrêtés préfectoraux sont limitées dans le temps et circonscrites sur un périmètre donné. Elles s’étalent sur quatre niveaux de gravité.

Le nombre de départements dans lesquels le niveau de « crise », le plus élevé, a été instauré augmente progressivement. A la même date, 69 sont concernés par au moins un arrêté local pour réserver l’eau à des usages prioritaires (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité et abreuvement des animaux), soit sept de plus que la semaine précédente. Dans ces périmètres, l’arrosage des espaces verts est interdit et les prélèvements d’eau pour l’irrigation agricole sont également prohibés, à l’exception de certaines cultures sensibles.

Lire aussi : Sécheresse en France : quelles restrictions d’eau s’appliquent dans votre département ?

Un retour à la normale « lent et limité »

Pour Christian Viel, « on tend actuellement vers une valeur extrême de l’indice d’humidité des sol, et on arrive à son minimum puisque la vague de chaleur et la période sèche devraient se terminer en fin de semaine pour laisser place à une baisse des températures et à un retour progressif, bien que limité, des précipitations, la semaine prochaine ».

L’humidité des sols devrait ainsi progressivement remonter, mais le phénomène « va être lent et limité » prévient le météorologue. En effet, l’eau qui s’infiltre dans la terre ne constitue qu’une partie des précipitations ; la pluie sera d’abord absorbée très rapidement par la végétation et évaporée tout aussi vite avec un sol qui est encore très chaud. « Même s’il y a des précipitations, on part de tellement bas qu’il faudra du temps pour un retour à la normale. »

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