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La faune sauvage paye un lourd tribut à la sécheresse en Europe de l’Ouest


Un hérisson qui a été recueilli est hydraté, dans le Centre de soins de la faune sauvage des Alpes-Maritimes, en raison de la chaleur et de la sécheresse, à Saint-Cézaire-sur-Siagne, le 1er août 2022.

Hécatombe de carpes dans le marais breton-vendéen, entre Noirmoutier et Saint-Jean-de-Monts (Vendée). Mort par dizaines de biches et de cerfs dans le parc naturel de la Sierra de Baza, près de Grenade, dans le sud de l’Espagne. Asphyxie de centaines de grenouilles consécutive à la quasi-disparition du lac Petrus dans le Mercantour, à la frontière italienne. La sécheresse sans précédent qui sévit actuellement dans l’ouest de l’Europe, la pire depuis le début des relevés en 1959, est un désastre pour la faune sauvage.

« Et encore ! Nous ne voyons que la partie émergée de l’iceberg », alerte Jean-Noël Rieffel, directeur de l’Office français de la biodiversité (OFB) en région Centre-Val de Loire. « La situation est historiquement très dégradée et 2022 s’annonce comme une année de référence en termes de surmortalité des espèces aquatiques et terrestres », prédit-il.

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Sous terre, de manière invisible, une infinité d’insectes et d’invertébrés meurent d’assèchement. L’indice d’humidité des sols est plus bas que celui enregistré lors des précédentes sécheresses historiques, en 1976 et 2003, d’après les mesures du CNRS. Par endroits, tous les micro-organismes disparaissent et avec eux, les fonctions qu’ils jouent dans la chaîne alimentaire, explique l’OFB, établissement sous tutelle du ministère de la transition écologique.

Multiplication des assecs

C’est ainsi que des sangliers apparaissent à proximité des tuyaux d’irrigation ou sur les plages. Faute de coléoptères, lombrics et chenilles, et même escargots et limaces qui constituent habituellement leur régime de remplacement quand les premiers viennent à manquer, les hérissons paient un lourd tribut, parcourant des kilomètres pour trouver de la nourriture. Nombre d’entre eux finissent écrasés sur les routes.

Le hérisson est un animal sentinelle. Son comportement donne l’alarme, lorsque l’état de l’écosystème qui l’abrite se dégrade. Même chose avec la rainette verte. Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), l’amphibien présent dans les mares, étangs et lacs de la moitié nord de la France est parmi les premières espèces à être touchées par l’assèchement des zones humides et la pollution des eaux. Il figure sur la liste des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).

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Dans les milieux aquatiques, les effets de la sécheresse sont palpables. Début août, à Orléans, la température de la Loire s’élevait à 31 °C. Le 15 juillet, la température du dernier fleuve sauvage du Vieux Continent, avec la Vjosa, en Albanie, a même atteint un pic à 32 °C. « Ce niveau, rarement atteint par le passé, s’avère létal pour de nombreux poissons. Il provoque une catastrophe chez les grands migrateurs comme l’alose ou le saumon de Loire-Allier, dernière souche sauvage d’Europe occidentale, qui remontent habituellement le fleuve en cette saison », observe M. Rieffel.

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Written by Stephanie

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