Les principaux réseaux sociaux ont dévoilé leur stratégie pour endiguer la prolifération de fausses informations politiques sur leurs plateformes à l’approche des élections américaines de mi-mandat.
Fortement critiqués par les autorités américaines pour leur inaction en la matière, TikTok, Twitter et Meta Plateformes, qui possède Instagram et Facebook, ont récemment déclaré prendre des dispositions afin de lutter contre la désinformation politique et sa promotion sur leur plateforme respective.
TikTok a notamment annoncé, mercredi 17 août, vouloir empêcher les créateurs de contenus de publier des messages politiques rémunérés sur l’application de vidéos, rapporte Reuters. Une mesure qui s’inscrit dans un contexte, celui des élections américaines de mi-mandat prévues en novembre sur lesquelles plane un important risque dans ce domaine selon les autorités locales.
Limiter les contenus litigieux
Ce phénomène ne date pas d’hier. Pour l’enrayer, le réseau social chinois a interdit, dès 2019, l’achat de publicités politiques. En vain: pour promotionner leurs messages, les stratèges politiques ont finalement eu recours à des influenceurs. Aussi, la plateforme chinoise organise des séances d’information avec les créateurs et les agences de talents pour leur rappeler que la publication de contenus politiques rémunérés est interdite, précise Eric Han, responsable de la sécurité chez TikTok aux États-Unis.
Par ailleurs, en vue du scrutin de mi-mandat, les équipes internes de TikTok seront sur le qui-vive afin de détecter et sanctionner les créateurs rémunérés pour publier des contenus politiques. Enfin, la société s’aidera de rapports fournis par des médias et des partenaires pour identifier les contenus litigieux et les supprimer de la plateforme.
Des craintes pour la sécurité nationale
Avec ces annonces, TikTok espère tempérer les inquiétudes qu’il suscite aux Etats-Unis. De fait, le réseau social est dans le collimateur des autorités américaines. Ces dernières craignent que le gouvernement chinois s’en serve pour accéder à des informations sur les utilisateurs américains de l’application au motif que leurs données personnelles appartiennent à Byte Dance, une société basée à Pékin.
L’annonce de TikTok intervient alors que d’autres plateformes, Meta et Twitter notamment, déploient également leur dispositif pour lutter contre la désinformation électorale. Le groupe dirigé par Mark Zuckerberg a affirmé, dans un communiqué publié mardi 16 août, qu’il s’engageait à empêcher les annonceurs politiques de diffuser de nouvelles publications une semaine avant les élections.
Nous disposons d’une équipe dédiée pour lutter contre l’ingérence dans les élections et les votes tout en aidant les gens à obtenir des informations fiables sur quand et comment voter, souligne Meta
La société s’appuiera également sur un réseau de “fact checker” indépendants chargé de vérifier les informations diffusées sur ses plateformes. Twitter a pour sa part indiqué, la semaine dernière, qu’il afficherait des messages de prévention devant les tweets trompeurs tout en insérant des informations fiables dans les timelines. Insuffisant pour les experts en droits civils.