Cinquante-sept minutes. C’est le temps passé en moyenne chaque jour sur TikTok par les jeunes Britanniques de 15 à 24 ans. Quatre minutes de plus que les cinquante-trois consacrées par les 16-24 ans à la télévision. Et moins de la moitié de cette même tranche d’âge regarde au moins quinze minutes par semaine de programmes sur une chaîne de service public britannique.
Dans son enquête annuelle sur les tendances de consommation, l’Ofcom, le régulateur des médias britannique, dresse un constat clair : une fracture générationnelle s’est creusée dans les habitudes de consommation des médias. En effet, selon ce même rapport, les Britanniques de plus de 65 ans regardent près de six heures d’émissions télévisées par jour. Un chiffre en augmentation par rapport à il y a dix ans.
« La révolution du streaming creuse le fossé entre les générations, créant un décalage frappant entre les habitudes de visionnage des jeunes et des personnes âgées », déclare dans le rapport de l’Ofcom Ian Macrae, directeur de la recherche.
Les services de streaming référence chez les jeunes
Aujourd’hui, 90 % des 18 à 24 ans se dirigent directement vers leur service de streaming préféré. Et à ce jeu-là, c’est bien Netflix qui a su s’imposer comme le média de référence. En 2021, le service américain a généré 20 milliards de vues – contre 6,5 milliards pour l’iPlayer de la BBC, l’application de référence qui regroupe tous les programmes audiovisuels du média public.
Ces tendances se voient déjà dès le plus jeune âge. Les services de streaming américains ont encore renforcé leur emprise sur l’attention des téléspectateurs de 3 à 12 ans. Au premier trimestre, Netflix a dépassé YouTube pour devenir le service le plus populaire auprès des enfants au Royaume-Uni. En parallèle, Disney+ a dépassé l’iPlayer, qui regroupe beaucoup de contenus pour enfants. Le service public fait face à un défi existentiel.
Un contexte de ralentissement à ne pas exclure
Cette étude ne doit pas faire oublier les rapports récents d’un ralentissement de la progression des services de vidéo à la demande par abonnement (SVoD). Ceci après plus d’une décennie de croissance presque ininterrompue. La crise du coût de la vie pousse les ménages à scruter leurs dépenses.
L’étude de l’Ofcom estime ainsi qu’environ un cinquième des foyers britanniques disposent des trois services les plus populaires – Netflix, Amazon Prime Video et Disney+ -, pour un coût d’environ 300 livres par an. Mais le nombre de foyers abonnés à au moins un service de SVoD a diminué de 350.000 personnes au deuxième trimestre 2022, pour atteindre le nombre de 19,2 millions de personnes.
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