La controversée Fonderie Horne investira 500 millions $ dans des projets d’amélioration pour réduire ses émissions toxiques afin d’atteindre la cible de 15 nanogrammes d’arsenic dans l’air d’ici cinq ans, un projet qui nécessitera l’aide du gouvernement du Québec.
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« Comme le font les autres entreprises d’envergure, quand on fait un investissement majeur comme celui-là, il y a toujours des discussions avec le gouvernement », a confirmé Claude Bélanger, chef des opérations de cuivre en Amérique du Nord pour Glencore.
La Fonderie, propriété de la multinationale Glencore qui vient tout juste de publier des profits records de 19 milliards $ pour son premier semestre, n’a pas été en mesure de détailler l’aide demandée à Québec, mais elle sera nécessaire pour amorcer la phase des travaux.
« On est déjà mobilisés, nos équipes sont déjà en place, l’organisation est prête pour débuter les travaux, pour se lancer dans ses projets-là », a souligné M. Bélanger.
Lors des derniers mois, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, ainsi que le premier ministre François Legault, ont tous les deux ouvert la porte à une aide publique pour l’entreprise.
Nouvelle cible
La Fonderie a d’ailleurs confirmé qu’elle sera en mesure d’atteindre le plafond exigé par le ministère de l’Environnement de 15 ng/m3, une recommandation de la Santé publique.
Cette nouvelle limite est près de sept fois plus basse que la norme actuelle, qui permet à la fonderie de rejeter dans l’air jusqu’à 100 nanogrammes d’arsenic par mètre cube.
Mais l’entreprise n’a toujours pas de plan afin d’atteindre la norme québécoise de 3 ng/m3, ce qui était demandé par plusieurs intervenants sur le terrain et citoyens du quartier Notre-Dame.
« Les investissements que nous planifions feront de la Fonderie Horne, une des fonderies de cuivre émettant le moins d’émissions atmosphériques au monde », a déclaré M. Bélanger.
Plusieurs projets d’assainissement
Pour se faire, l’entreprise va construire une nouvelle section d’usine « à la fine pointe de la technologie » et va revoir les procédés de transformation du cuivre, ce que la Fonderie appelle le projet PHENIX.
L’usine aura aussi un nouveau système de captation de la poussière et des émissions fugitives et mettra en place une zone écran afin de protéger le quartier Notre-Dame situé juste en face des installations.
Glencore fera aussi des améliorations transitoires afin d’abaisser ses émissions progressivement lors des prochaines années.
Ainsi, elle prévoit atteindre un seuil de 65 ng/m3 d’arsenic dans l’air l’an prochain, puis de 45 ng/m3 pour les années 2024 à 2026 pour avoir des émissions de 15 ng/m3 en 2027.
L’entreprise soutient aussi qu’avec ces travaux, dans 97 % du périmètre urbain de Rouyn-Noranda, le taux d’arsenic sera de 7 ng /m3 ou moins et dans 84 % du périmètre urbain le taux d’arsenic dans l’air sera à la norme de 3 ng/m3.
Pendant les travaux, la Fonderie ne prévoit toutefois pas faire de mises à pied.
« On veut les garder les 650 employés, on est très fiers de ces 650 employés qui continuent de travailler jour après jour pour améliorer la situation à la Fonderie. Le marché aujourd’hui est difficile pour tout le monde je pense, donc on suit ça de près, mais on vise à maintenir ces emplois-là ».