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Droits télévisés : la Premier League creuse l’écart


Dans le football européen, c’est de plus en plus la Premier League et les autres. Alors que les cinq plus grands championnats nationaux du continent connaissent un coup d’envoi très précoce pour permettre à la Coupe du monde organisée au Moyen-Orient de se dérouler à l’automne, le championnat connaît une envolée spectaculaire de ses revenus notamment grâce au pactole des droits télévisés à l’étranger.

7 milliards de revenus

Les revenus des clubs de la Premier League devraient passer la barre des 7 milliards d’euros dans la saison qui vient tout juste de commencer, selon les dernières estimations du cabinet Deloitte. Un record. Et cela représente quasiment deux fois le niveau où navigue le deuxième championnat le plus riche au monde, la Liga espagnole, dont les revenus vont probablement se stabiliser à environ 3,7 milliards.

Si la Première Division anglaise continue à creuser l’écart sur les trois prochaines années, c’est surtout parce qu’aux quatre coins du globe, les diffuseurs s’arrachent ses droits de diffusion. Pour les instances qui président à la Ligue 1, dont les revenus devraient plafonner à 1,8 milliard d’euros au total cette saison et la prochaine, il y a décidément de quoi méditer.

Rattrapage post-Covid

Sur la saison 2020-2021 – la dernière pour laquelle Deloitte dispose de chiffres définitifs -, les recettes de la Premier League provenant des droits télévisés ont connu un bond de 43 %, soit 1 milliard de livres (1,2 milliard d’euros), en partie en raison d’effets de rattrapage lié à la pandémie – car pour la saison d’avant les diffuseurs avaient notamment bénéficié d’une réduction de la facture pour cause de Covid-19.

Si en 2021-2022 les revenus de la Premier League ont surtout progressé grâce au retour du public dans les stades (+730 millions de livres), le principal moteur de la croissance des revenus en 2022-2023 sera de nouveau celui des droits télévisés (+390 millions de livres).

Il faut dire que ces chiffres incluent les revenus que les clubs de chaque pays tirent de la diffusion de leurs matchs de la Champions League et autres compétitions européennes quand ils y jouent. Mais pour le cycle triennal de droits télévisés qui s’ouvre avec la saison en cours, la Premier League va empocher environ 1,8 milliard d’euros par an sur ses droits internationaux, un niveau pour la première fois plus important que les recettes liées aux diffusions sur le marché domestique.

Triplement des droits aux Etats-Unis

Cette progression de la valeur des droits internationaux est liée notamment à des contrats signés avec des diffuseurs américains et ailleurs en Europe. Par exemple, la chaîne NBC, qui fait partie du groupe NBCUniversal (Comcast) a accepté en novembre de débourser 2,7 milliards de dollars sur six ans pour diffuser la Premier League aux Etats-Unis, un « deal » qui représente environ 450 millions de dollars par an, soit un triplement par rapport au précédent contrat de diffusion.

Malgré l’assèchement presque total de la billetterie dû aux restrictions sanitaires lors des premières vagues du Covid-19 en 2020-2021, la Premier League a su dans l’ensemble maintenir son niveau de dette et améliorer sa rentabilité opérationnelle (479 millions de livres), même si au bout du compte le championnat de foot le mieux monétisé au monde est resté dans le rouge, tout comme les quatre autres grands championnats européens.

Foot espagnol en embuscade

Derrière le football anglais, le football espagnol reste aussi très attractif à l’étranger avec environ 900 millions d’euros de revenus liés à des diffusions à l’étranger en 2020-2021 pour la Liga. La Serie A italienne, quant à elle, se situe troisième en matière de droits internationaux, mais loin derrière. Tout comme la Ligue 1 (qui a généré 836 millions de revenus sur les droits télévisés en 2020-2021), le championnat italien a du mal à monétiser les matchs de ses équipes à l’étranger.

En Allemagne, la Bundesliga peut se réjouir de rester dans la course avec la Liga en matière de revenus totaux – mais le bat blesse sur les droits télévisés domestiques, en baisse de 5 %.

Quant à la Ligue 1 – encore convalescente après le fiasco Mediapro -, l’arrivée du fonds américain CVC marque notamment la volonté de revaloriser ses droits à l’international.

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Written by Germain

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