Sécheresses, inondations, tempêtes. Les effets du réchauffement climatique se font ressentir un peu partout dans le monde. Et dans leur sillage, de plus en plus de crises humanitaires. À tel point que les experts s’inquiètent. Combien de temps encore l’aide humanitaire parviendra-t-elle à faire face à cette nouvelle urgence ?
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Ces cinquante dernières années, il n’y a pas eu un seul jour – en moyenne – sans catastrophe climatique. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le bilan est lourd : 115 personnes tuées et pas moins de 200 millions d’euros de pertes par jour. Une récente étude de l’organisation non gouvernementale Oxfam conclut, quant à elle, que les besoins en aide humanitaire liés aux conditions climatiques extrêmes ont augmenté de plus de 800 % sur les vingt dernières années !
Sans, malheureusement, que les financements augmentent en parallèle. Ces cinq dernières années, la moitié des appels de l’Organisation des Nations unies (ONU) n’ont pas pu être satisfaits. Le déficit de financement est estimé à une trentaine de milliards d’euros. Ainsi depuis 2000, l’aide humanitaire a certes pris en charge 474 millions de personnes victimes du changement climatique, mais les estimations indiquent que sur cette période, 3,9 milliards de personnes vivant dans les pays à faible et moyen revenu ont été touchées par des catastrophes liées à des événements climatiques extrêmes.
Et c’est sans parler des pertes en matière d’identité culturelle, de connaissances locales ou de biodiversité. Selon Oxfam, « le coût des impacts climatiques va continuer à monter en flèche avec chaque fraction de degré de réchauffement supplémentaire ». Pour atteindre à l’horizon 2030 quelque chose entre 290 et plus de 580 milliards d’euros.
Des besoins en financements de plus en plus importants
Il y a toutefois de bonnes nouvelles. En effet, si le nombre de catastrophes climatiques a été multiplié par cinq ces cinquante dernières années – un chiffre de l’OMM -, le nombre de décès a, quant à lui, presque été divisé par trois. Grâce à des systèmes d’alerte de plus en plus efficaces et à une meilleure gestion des crises. Il est même estimé que pour un euro d’investi en réduction et en prévention des risques climatiques, ce ne sont pas moins de quinze euros économisés en réponse post-catastrophe.
Un soutien financier et technique doit ainsi continuer d’être apporté par les gouvernements à la prévention et à l’anticipation des catastrophes climatiques, notamment. Mais aussi à la réduction de l’empreinte environnementale des organisations humanitaires elles-mêmes. Des organisations qui auront besoin de ressources supplémentaires pour ajuster leur mode de fonctionnement et mettre en œuvre leurs actions de manière plus respectueuse du climat.
Pour l’heure, cependant, les gouvernements des pays les plus riches s’opposent toujours farouchement à l’idée d’avoir à contribuer plus que de manière ponctuelle et sur le plan de l’aide humanitaire au financement de la compensation des dégâts occasionnés par un réchauffement climatique anthropique dont ils sont pourtant largement responsables. Le dialogue s’est cependant ouvert à l’occasion de la COP26 pour créer un mécanisme de soutien financier équitable et automatique s’appuyant sur le principe du pollueur-payeur. Objectif : qu’enfin les pays les plus vulnérables ne soient plus « les otages d’actes de charité aléatoires ».
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