Jeux vidéo: La révolution des jeux accessibles et inclusifs

Mieux représenter la population et offrir aux joueurs souffrant de limitations physiques un environnement adapté, voici les défis auxquels est désormais confrontée l’industrie du jeu vidéo.

On le sait, même si la situation s’améliore, les hommes sont surreprésentés dans les jeux, avec près de 80 % des personnages qui sont de sexe masculin, selon une étude du site Diamond Lobby. Et 61,2 % des personnages sont blancs. Par ailleurs, 66 % des joueurs indiquent avoir une déficience ou une condition physique qui crée des obstacles ou à des problèmes dans leur accès aux jeux. Avec la place grandissante des jeux vidéo, pandémie et confinements obligent, les développeurs s’adaptent…

Arc-en-ciel

Diamond Lobby s’est livré à un examen détaillé de plus de 100 titres sortis au cours des cinq dernières années. Le plus inclusif? «Apex Legends», car la moitié des personnages jouables sont de sexe féminin – un personnage est même non binaire -, six des 17 ne sont pas hétérosexuels et huit d’entre eux ne sont pas blancs. Jeu de tir à la première personne gratuit, «Apex Legends» en est à sa 14e saison qui est marquée par l’arrivée d’un nouveau personnage, Vantage, dont les habiletés spécifiques sont celles d’un tireur d’élite.

Toujours à l’avant-garde, la franchise «The Sims» s’attache, depuis la sortie du premier volet en 2000, à refléter la société contemporaine. Depuis 2016 «The Sims 4» propose une variété impressionnante de possibilités de personnalisation de personnages, qu’il s’agisse de leur genre, de la couleur de leur peau, de leur physique ou de leur orientation sexuelle. Véritable illustration de l’évolution de la société la franchise «The Sims» ne cesse de se renouveler, la dernière expansion, «The Sims 4: High School Years», sortie en juillet, permettant de contrôler ses Sims adolescents lorsqu’ils sont à l’école.

Dans la série RPG, «The Outer Worlds» est l’un des titres les plus inclusifs. Car, ainsi que l’avait indiqué Tim Cain, le coproducteur du jeu, «The Outer Worlds» a été pensé ainsi dès le départ. «C’est le futur. Personne ne s’intéresse au genre, à l’orientation sexuelle, ni même à l’apparence. Tout ce qui est important, c’est la classe du personnage. S’agit-il d’un docteur? D’un chargé de l’entretien? D’un capitaine?»

Et enfin, dans la même veine, «Undertale» pousse le principe encore plus loin. Le protagoniste est tout simplement «The kid» – l’enfant – sans genre. Et on assiste ainsi à un mélange surprenant de créatures étranges comme cette femme dinosaure queer, amoureuse d’une générale. Bref, c’est d’un naturel rafraîchissant.

Sous le capot

La majorité des joueurs a besoin de réglages particuliers en raison d’un ou de plusieurs handicaps physiques. Bon nombre de développeurs intègrent donc désormais des possibilités de personnalisation à tous les niveaux.

Ainsi, pour «The Last of Us Part II», la compagnie Naughty Dogs a pensé à inclure des réglages pré-établis pour le son, le visuel et les mouvements. De plus, l’option TTS – «text to speech», soit la synthèse vocale de ce qui est tapé au clavier – peut être activée à volonté, facilitant d’autant l’accessibilité du titre pour tous.

Dans sa dernière mise à jour, «The Elder Scrolls Online» a porté une attention toute particulière aux options d’accessibilités. En plus de sous-titres, les joueurs peuvent désormais choisir des configurations pré-établies pour les manettes des consoles en plus de changer les couleurs et la luminosité des combats.

On sait déjà qu’«Assassins Creed Valhalla» d’Ubisoft permet de se plonger efficacement dans le monde des Vikings. Mais les développeurs du studio montréalais ont poussé les choses un peu plus loin. Car il est désormais possible de jouer avec le «Tobii eye tracker», un accessoire qui suit les mouvements des yeux et de la tête et les répercute à l’écran. Il est aussi possible de jouer en mode hybride, à la fois avec une manette et un clavier et la fonction de «mouvement automatique» est un plus non négligeable.

Et les amateurs de jeux d’horreur vont adorer les options de «Horror Tales: The Wine». Outre les réglages habituels du clavier et des périphériques, le titre offre une possibilité de surbrillance des objets à manipuler ou avec lesquels il faut interagir, ce qui aide grandement.