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dans le Beaujolais, les vignerons à l’épreuve de la sécheresse

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Les vendanges précoces du domaine JP Rivière, à Bagnols (Rhône), le 19 août 2022.

De mémoire de vigneron, jamais les vendanges n’ont débuté aussi tôt dans le Beaujolais. Le ban a été fixé mercredi 17 août, calculé en fonction de la maturation du raisin. Directement provoqué par le dérèglement climatique, ce record de précocité suscite de l’inquiétude dans cette région riche de dix crus et douze appellations, située au nord de Lyon, entre la vallée du Rhône et la Bourgogne. Le vignoble du Beaujolais compte près de 17 000 hectares de vignes plantées, et produit environ un million d’hectolitres par récolte.

« Nous n’avons jamais connu une sécheresse d’une telle intensité, plus exactement d’une telle durée. Le manque d’eau a commencé dès le moins de mars. En 2019, nous avions connu une sécheresse qui s’était limitée à l’été, témoigne Jean-Pierre Rivière, 58 ans, en montrant les grappes aux grains réduits, parfois complètement déshydratés, qui ressemblent à des raisins de Corinthe. Cette année, c’est depuis le printemps. Le feuillage est à la peine. La vigne souffre. Le raisin ne s’est pas développé complètement. »

En parcourant les parcelles du viticulteur, situées autour de Bagnols (Rhône), au sud du Beaujolais, les effets de la sécheresse se constatent immédiatement. Dans certains secteurs, les feuilles de la vigne ont roussi. Elles se cassent comme des brindilles. Les plans les plus jeunes sont les plus fragiles : les ceps sont moins épais, les racines moins profondes, et donc plus sensibles au manque d’eau.

Il suffit d’un léger changement de sol pour voir la différence du volume de feuillage sur une même ligne de vigne. Dans les secteurs argilo-calcaires du Beaujolais, la vigne est plus verte, favorisée par la retenue d’humidité dans la terre. Sur les sols granitiques, répandus au nord, la situation est plus difficile.

Les bans reculent inexorablement

Issu d’une famille de viticulteurs depuis trois générations, Jean-Pierre Rivière se souvient d’avoir été choqué par la grande canicule de 2003, qui avait frappé la France entière de plein fouet. Cette année-là, le ban des vendanges avait été fixé le 8 août. Du jamais vu. Né en 1922, son père lui avait alors dit : « Cela me rappelle la sécheresse de 1947. » Jean-Pierre Rivière en avait déduit que le phénomène pouvait se produire une ou deux fois par siècle. Or, les épisodes de chaleur se multiplient et semblent s’accélérer depuis douze ans. La date du ban des vendanges a été fixée à dix reprises en août au cours de ces vingt dernières années.

« En quarante ans, nous avons avancé de trois semaines en moyenne la date des vendanges », indique le vigneron, qui est aussi président de la Sicarex Beaujolais, une société coopérative de recherche expérimentale. L’organisme interprofessionnel et la chambre d’agriculture du Rhône relèvent régulièrement les indicateurs d’évolution de la vigne. Les données confirment l’intuition des vignerons.

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Written by Stephanie

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