Le réchauffement climatique, nous sommes en plein dedans. On le vit et on en voit des preuves tangibles partout à travers le monde…
Cependant, à entendre certains politiciens qui font dans la récupération et l’appropriation de l’enjeu du réchauffement climatique, laissant croire que le Québec est l’épicentre mondial de ce phénomène et qu’il peut, seul, sauver le destin de l’humanité, je décroche.
Je décroche à cause de l’imposture, car cet enjeu n’est pas national. Il est planétaire.
Et non, même en arrêtant l’ensemble de ses activités humaines, économiques notamment, le Québec, seul avec ses 8 millions d’habitants, ne sauvera pas le monde.
Par ailleurs, le Québec n’est pas le plus grand émetteur de dioxyde de carbone (CO2) de notre planète. Mais à entendre les adeptes de l’autoflagellation, on dirait que si…
Top 10 des pays émetteurs de CO2
Bien que leur empreinte carbone au nombre d’habitants donne un résultat différent, le trio de tête des pays les plus pollueurs au dioxyde de carbone (CO2) est : la Chine, les États-Unis et l’Union européenne.
Ces trois foyers sont les plus industrialisés et parmi les plus peuplés au monde.
En 2020, à cause notamment de ses exportations de biens de consommation (que nous achetons avec entrain) et de sa forte dépendance au charbon, la Chine aurait émis près de 10 milliards de tonnes de CO2, soit presque 30 % des émissions mondiales, les États-Unis, 4,5 milliards de tonnes (13,8 %), l’Union européenne, 2,5 milliards de tonnes (7,9 %).
À ce trio de tête s’ajoute l’Inde, avec 2,3 milliards de tonnes (7,1 %) ; suivent ensuite la Russie, le Japon, l’Iran, l’Allemagne, la Corée du Sud, l’Arabie saoudite…
En comparaison, le Canada (incluant le Québec – 84,3 millions de tonnes) aurait émis 672 millions de tonnes en 2020.
Coups d’épée dans l’eau
En fait, on aura beau mettre en œuvre les efforts nécessaires pour « freiner » le réchauffement climatique dans notre coin de la planète, tant et aussi longtemps que les plus grandes économies (et les petites qui aspirent à le devenir) ne s’inscriront pas concrètement et sincèrement dans la culture de la décroissance économique, le réchauffement climatique poursuivra allègrement son accélération.
À moins que cela m’ait échappé, je n’ai vu aucun de ces grands pays pollueurs sur les blocs de départ de la course pour la décroissance économique.
Ils sont tous dans l’autre course, celle de la croissance, car aucun d’entre eux ne veut s’inscrire dans la dépendance économique ou politique de l’autre…
Et à l’aulne des rivalités, des tensions géopolitiques, idéologiques et économiques qui sous-tendent les guerres du moment, il est évident que ces grandes économies ne sont absolument pas à la veille d’arrêter la compétition et donc, la course effrénée à la croissance.
Conséquemment, il faudrait se faire à l’idée que nous demeurerons dans la boucle du réchauffement climatique encore longtemps.
À moyen et court terme, il faudrait donc accélérer l’élaboration et la mise en place de plans et d’une culture d’adaptation ; car j’ai bien l’impression que nous avons même déjà raté la fenêtre de la transition énergétique.