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Canicule : les centres de données à rude épreuve sur leur usage de l’eau

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Très grands consommateurs d’électricité, les opérateurs de centre de données s’avèrent aussi bien plus gourmands en eau que certains d’entre eux ne voudraient le faire croire. Microsoft avait assuré que son gigantesque data center de Wieringermeer, aux Pays-Bas, ne consommait que 12 à 20 millions de litres d’eau par an pour sa climatisation. Mais en réalité, d’après un article récent du journal local de cette région hollandaise où l’opposition à l’installation des fermes de serveurs est forte, ce sont 84 millions de litres d’eau qui sont passés par ses tuyaux en 2021.

En pleine période de forte sécheresse en Europe, ce décalage fait désordre – même si l’ensemble du secteur des centres de données aux Pays-Bas ne consomme pas plus de 0,5 % de l’eau potable du pays. Surtout, le chiffre révélé par les journalistes n’est peut-être qu’un point bas. Microsoft assure n’utiliser de l’eau pour rafraîchir ses serveurs que lorsque la température extérieure dépasse les 25 °C dans cette commune du nord du Pays-Bas. Ce n’était arrivé que six fois en 2021. Mais les relevés météo locaux montrent que le thermomètre a déjà dépassé ce niveau à de bien plus nombreuses reprises cette année.

Le « water cooling » en renfort

Avec des étés et des canicules qui s’allongent dans les métropoles mondiales – tous les serveurs ne peuvent pas être installés sous des latitudes polaires -, les opérateurs de centres de données voient rouge. Quand le thermomètre grimpe, les efforts à consentir pour maintenir en fonctionnement optimal des milliers de serveurs informatiques dans une température aux alentours de 23 °C impactent directement la rentabilité de ces bâtiments. A l’inverse, le grand froid permet de faire des économies.

Jusqu’ici, les patrons de centres de données soulignaient l’efficacité de leurs systèmes de climatisation électrique (« air cooling ») face aux épisodes de chaleur. Mais les systèmes de climatisation via un circuit d’eau froide (« water cooling ») qui passe à proximité des serveurs sont désormais de plus en plus souvent activés en renfort.

Problème de mesure

C’est là que le bat blesse. « Un cinquième de l’empreinte hydrique directe des serveurs de centres de données provient de bassins-versants en stress hydrique fort ou modéré », note Arman Shehabi, chercheur au Berkeley Lab et auteur d’une étude sur l’empreinte environnementale des centres de données aux Etats-Unis.

Pourtant, autant les champions de l’informatique en ligne que les grandes marques de colocations de salles informatiques ne brillent pas par leur transparence quant à leur consommation d’eau. D’après le consortium d’entreprises du secteur Uptime Institute, seuls 51 % des répondants à l’une de ses enquêtes internes mesurent les litres d’eau qu’ils utilisent au cours d’une année, alors que les dépenses électriques en kilowatt sont, elles, scrutées de très près.

Vers des moratoires sur les centres de données

Les nombreux cabinets de conseil spécialisés dans l’optimisation de l’empreinte énergétique des centres de données dénoncent cette situation. « Nous devons nous demander si, à l’avenir, nous verrons davantage de moratoires sur les centres de données en fonction de la disponibilité de l’eau, et si les conditions de sécheresse entraînent une panne de certaines installations existantes », souligne Richard Clifford au nom de la société Keysource, dans une tribune publiée sur le site Data Center Dynamics.

Déjà, les fortes chaleurs du début de l’été ont été la cause de pannes dans les centres de données de Google et Oracle au Royaume-Uni.

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Written by Germain

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