Confronté à une polémique parce qu’il référence des naturopathes aux pratiques douteuses Doctolib, annonce le renforcement des procédures de vérification des professionnels référencés sur son site.
Le groupe Doctolib, poids lourd français de la prise de rendez-vous médicaux, au coeur d’une polémique parce qu’il référence des naturopathes aux pratiques douteuses, va renforcer les procédures de vérification des professionnels référencés sur son site, a-t-il annoncé jeudi.
Des professionnels de santé et des patients ont reproché au groupe de permettre à ses utilisateurs de prendre rendez-vous chez des naturopathes, dont certains ayant des pratiques dangereuses, proches du charlatanisme et de dérives sectaires.
Les critiques ont notamment visé des naturopathes se réclamant de Thierry Casasnovas et d’Irène Grosjean, deux personnalités influentes dans le milieu mais aux positions discréditées dans le monde de la santé.
L’Ordre des médecins a demandé mardi à Doctolib de renforcer ses règles éthiques pour s’inscrire sur la plateforme.
Une équipe dédiée
Face à la polémique, le groupe avait déjà indiqué lundi suspendre 17 profils de praticiens.
Il annonce mercredi, dans un communiqué, avoir pris une “première série de mesures” (…) “visant à renforcer ses procédures de vérification et de signalement des professionnels référencés sur son site”.
Parmi elles, il affirme qu’aucune prise de rendez-vous ne pourra “désormais être réalisée avant que la vérification du droit d’exercer d’un professionnel de santé ne soit effective”.
Il va aussi clarifier “le contenu des fiches des praticiens non réglementés en mentionnant de manière explicite qu’ils ne sont pas des professionnels de santé”.
Pour les praticiens exerçant des activités de bien-être non réglementées, qui représentent 3% des praticiens de Doctolib et 0,3% des rendez-vous pris (dont font partie les naturopathes), une équipe dédiée va vérifier leur identité et leur fiche de présentation.
Une première mise à jour de la page d’accueil du site a été effectuée, en mentionnant de manière explicite qu’ils ne sont pas des professionnels de santé, assure Doctolib.
Doctolib “s’assure notamment qu’il soit impossible pour un patient de confondre entre un praticien exerçant une activité dans le domaine du bien-être et un professionnel de santé”, précise-t-il.
Le site annonce par ailleurs l’ouverture d’une consultation avec son Comité médical et professionnel, la Miviludes (la mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires), les syndicats de professionnels de santé, les Ordres de santé, les associations de patients et les autorités sanitaires “afin de mieux encadrer le référencement des praticiens non réglementés” sur la plate-forme.
Celle consultation “donnera lieu à une nouvelle série de mesures”, promet le site.