Pour obtenir une notoriété internationale, le Forest Green Rovers n’a pas eu besoin d’accumuler les victoires, même s’il vient d’accéder à la troisième division anglaise de football. Il doit avant tout à Dale Vince, propriétaire depuis 2010, son titre de « club le plus écologique du monde », décerné par la FIFA en 2020, et sa neutralité carbone certifiée par l’ONU dès 2018.
Fondateur d’Ecotricity, fournisseur d’énergies vertes, Dale Vince n’avait pas prévu de diriger le club de la ville de Nailsworth, dans le comté du Gloucestershire (Angleterre). Mais, quitte à le sauver de ses difficultés financières, il a décidé d’en faire un modèle écologique.
Depuis l’alimentation végane pour les spectateurs et les joueurs (un véritable choc culturel) jusqu’au tracteur-robot électrique qui tond une pelouse « bio », en passant par l’utilisation d’énergies renouvelables, la récupération d’eau, la lutte contre le gaspillage alimentaire ou les maillots à base de marc de café et de plastique recyclé, l’écologie n’est pas une option, mais une politique.
« Le plus intéressant est que cette stratégie totalement fondée sur la protection de l’environnement, qui prend le contrepied de tous les autres clubs, est validée par les succès sportifs et économiques. Le projet suscite une médiatisation considérable, attire des joueurs et des partenaires », souligne Michaël Ferrisi, consultant et fondateur du site Ecolosport.
Le club réalise en effet des profits depuis cinq ans, et les sponsors affluent, séduits par le projet et par sa visibilité. Le futur stade, Eco Park, qui a reçu les autorisations administratives en début d’année et doit être achevé en 2025 ou 2026, en constituera le couronnement.
Stade entièrement en bois
Conçu par le prestigieux cabinet Zaha Hadid Architects, entièrement en bois d’origine locale, il est destiné à devenir « le stade de football au plus faible impact carbone du monde », au centre d’un complexe qui devrait comprendre un parc public, une zone d’activités pour des entreprises des technologies vertes et un hub de sciences du sport.
Sa capacité de cinq mille places, pour une ville d’autant d’habitants, semble toutefois peu conforme au principe de sobriété. « Malgré son caractère écoresponsable, la construction d’un équipement de cette taille est forcément discutable », convient Michaël Ferrisi. Mais Dale Vince nourrit des ambitions sportives pour son club… et politiques pour lui-même : il a annoncé vouloir vendre Ecotricity, afin de se lancer en politique au sein du Parti travailliste.
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