Après avoir inventé un scénario où sa femme aurait été tuée par un voleur, un mari a vu sa version contrecarrée par le bracelet Fitbit dont l’analyse des données a permis de conclure à un féminicide.
Un bracelet connecté permet de faire beaucoup de choses: contrôler son rythme cardiaque, afficher ses dépenses caloriques, mais aussi, plus ponctuellement, de débusquer des criminels. C’est ce qui est arrivé à Richard Dabate, condamné le 18 août à 65 ans de prison.
L’affaire se déroule aux Etats-Unis, dans l’Etat du Connecticut, en décembre 2015, raconte Gizmodo, dans un article repéré par Slate. Richard Dabate quitte son domicile pour se rendre au travail. Il oublie son ordinateur et rebrousse chemin. Lorsqu’il arrive chez lui, il tombe sur un cambrioleur. L’agresseur va alors ligoter l’homme avant de tuer sa femme, Connie Dabate restée au domicile, en lui tirant dessus.
Incohérences du déroulé des faits avec les données enregistrées
Richard Dabate appelle alors lui-même la police afin de décrire la scène. Seul problème, tout est faux. Et c’est un objet connecté qui va le prouver. Connie Dabate porte à son poignet une montre Fitbit, qui enregistre son activité physique.
Selon la version de son mari, l’attaque a eu lieu aux alentours de 9h. Or, le bracelet connecté de Connie Dabate a continué de récolter des données d’activité physique jusqu’à 10h05. A l’aide de cet élément déterminant, Richard Dabate a pu être confondu et accusé du meurtre de sa femme, qu’il avait effectivement tué, en 2017. Le verdict de son crime a été rendu le 18 août: il écope d’une peine de prison de 65 ans.
Depuis quelques années, les objets connectés s’invitent dans les affaires judiciaires. En 2018, une enquête pour meurtre avait elle-aussi vu les données d’une montre Fitbit en Californie permettre de résoudre l’affaire. Plus récemment, une balise Airtag avait aidé à démasquer un voleur de bagages employé dans un aéroport de Floride.
3919: le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violence
Le “3919”, “Violence Femmes Info”, est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement…). C’est gratuit et anonyme. Il propose une écoute, informe et oriente vers des dispositifs d’accompagnement et de prise en charge. Ce numéro est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).