pourquoi le stylo-bille est-il jugé dangereux pour les enfants?

Plusieurs substances nocives ont été détectées dans les stylos-billes, selon une étude, qui recommande aux parents d’éviter de les inclure dans les fournitures scolaires de leurs enfants.

Le stylo-bille dangereux pour la santé? Une étude de l’association UFC-Que Choisir pointe du doigt la présence de “substances nocives” dans les fournitures scolaires et notamment dans les stylos-billes dont elle déconseille l’achat aux parents, dans une étude parue ce jeudi.

Aurélie Mathieu, coordinatrice de l’expertise sur les substances dangereuses dans les fournitures à l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire nationale (Anses), revient pour BFMTV.com sur les enseignements de cette étude et répond à nos questions.

• Quelles substances sont dangereuses dans les stylos-billes?

“Les stylos à bille contiennent trois substances nocives relevées par UFC-Que Choisir. D’abord les isothiazolinones, des conservateurs assez courants puisqu’ils se retrouvent par exemple dans certaines lessives, peintures et produits cosmétiques. Ce sont des allergènes.

S’y ajoute le benzyl alcool, une substance parfumante pouvant entraîner des allergies cutanées. Il est régulièrement utilisé dans l’industrie comme conservateur, colorant ou parfum.

Enfin, l’association relève la présence de CMR (cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques), dont un cancérogène probable. Sur les risques théoriques de cancer dans les stylos-billes, danger ne signifie pas risque. Il y a bien des substances dangereuses présentes dont un cancérogène pouvant entraîner des expositions sans pouvoir conclure sur le risque. En effet, aucune évaluation des risques n’a été faite.”

• D’où viennent concrètement les dangers pour les enfants?

“Les substances identifiées par l’étude peuvent entraîner des expositions par ingestion d’encre et par contact cutané.

Par ailleurs, même si les risques n’ont pas été évalués non plus pour les plastiques des stylos, il faut éviter de mâchouiller son stylo afin d’éviter d’être exposés à des résidus de plastiques.”

• Les résultats découverts par cette étude sont-ils une surprise?

“Dans une étude publiée début juillet, l’Anses avait déjà pointé la présence de certaines substances dangereuses dans les fournitures scolaires et avait appelé à réduire leur exposition. L’Agence conseille aux consommateurs de privilégier les fournitures ne contenant pas de paillettes et de substances parfumantes ou autres artifices qui pourraient inciter les enfants à les mâchouiller.

Elle appelle également à appliquer la réglementation concernant les jouets aux fournitures scolaires. Cette réglementation impose, entre autres, des seuils et des interdictions de substances chimiques, notamment concernant la présence de CMR et de phtalates. Certaines fournitures scolaires (comme la peinture, les crayons de couleur ou les feutres) sont cependant déjà considérées comme des jouets et soumises à cette réglementation.”