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Le plan anti-inflation de Joe Biden « promeut une transformation verte selon une approche inverse à celles qui ont échoué »


Bien que l’existence d’une crise climatique soit de plus en plus reconnue, les solutions largement débattues pour y faire face – taxes sur le carbone et marché du carbone – n’ont tout simplement pas réussi à s’imposer à une échelle permettant de résoudre le problème.

L’Inflation Reduction Act (IRA), la loi sur la réduction de l’inflation signée par le président américain Joe Biden le 16 août, promeut une transformation verte selon une approche totalement inverse à celles qui ont échoué. Si cette approche était suivie par d’autres pays, le monde pourrait peut-être échapper au pire du réchauffement climatique ! Voici pourquoi.

369 milliards de dollars sur dix ans

Premièrement, cette loi est votée… alors que le marché carbone et la taxe sur le carbone n’ont jamais été adoptés au niveau national aux Etats-Unis. Certes elle est passée de justesse au Sénat, 51 voix contre 50, le 7 août. Mais le vote de la Chambre des représentants, le 12 août, était couru d’avance.

Lire aussi : Etats-Unis : le Sénat adopte le plan « anti-inflation », une victoire pour Joe Biden

En signant la loi quatre jours plus tard, Joe Biden a lancé le plus gros investissement dans la transformation verte de l’histoire des Etats-Unis : 369 milliards de dollars sur dix ans, soit suffisamment longtemps pour rendre la transformation énergétique irréversible. Les chercheurs de Princeton ont estimé que cette somme d’argent fédéral engendrerait 3 500 milliards de dollars (environ autant en euros) d’investissements dans les infrastructures énergétiques d’ici à 2032 (« Preliminary Report : The Climate and Energy Impact of the Inflation Reduction Act of 2022 », août 2022, Princeton University Zero Lab).

Deuxièmement, la loi met en œuvre le principe de base de la plupart des pratiques de gestion en entreprise, l’incitation positive. En effet, elle récompense largement ce que nous voulons, plutôt que de punir ce que nous ne voulons pas. C’est exactement le contraire d’une taxe carbone, qui punit ce que nous ne voulons pas, en espérant que l’argent des investissements se reportera sur ce que nous voulons.

L’outil financier principal est le crédit d’impôt : il s’agit d’une déduction, dollar pour dollar, sur le calcul final de l’impôt. La déduction correspond souvent à la moitié des coûts d’investissement pour un large éventail d’énergies renouvelables. Si la facture fiscale initiale de l’investisseur est inférieure au crédit d’impôt, il peut en vendre tout ou partie à quelqu’un qui peut l’utiliser.

Justice sociale

Troisièmement, la loi répond au problème de justice sociale, que la taxe carbone avait négligé, en France, engendrant la révolte des « gilets jaunes ». Elle cible directement les personnes économiquement faibles : 4 000 dollars de baisse ou de crédit d’impôt pour une voiture électrique d’occasion à condition qu’elle coûte moins de 25 000 dollars (il n’y a donc aucun crédit d’impôt pour les Tesla haut de gamme). Et, entre autres, un crédit d’impôt de 30 % des coûts d’investissement pour moderniser le chauffage et pour la climatisation géothermique des logements de la classe moyenne et inférieure.

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Written by Stephanie

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