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« Puissance du secteur énergétique, le Canada est le grand absent de la crise en Europe »


En pleine crise énergétique, l’Europe se tourne vers ses partenaires dans l’espoir de trouver de nouveaux fournisseurs pour remplacer la Russie. Cette aide était à l’ordre du jour de la visite en terre canadienne du chancelier allemand, Olaf Scholz, du 21 au 23 août.

A première vue, cette visite paraît bien opportune. Le Canada est le cinquième producteur mondial de gaz naturel et ses réserves, immenses, devraient être en mesure de couvrir ses propres besoins pour les deux cents prochaines années. Mais le pays ne sera pas en mesure de fournir une aide substantielle au Vieux Continent, alors qu’une pénurie gazière s’y dessine pour la saison hivernale. Puissance du secteur énergétique, le Canada est le grand absent de la crise en Europe.

Certes, un accord sur la production et l’exportation d’hydrogène décarboné a été signé au terme de cette visite d’Etat. Le Canada a des ambitions manifestes dans ce domaine et une première infrastructure vouée à cette production est envisagée à partir de parcs éoliens situés dans la province atlantique de Terre-Neuve. Mais avant que ce projet n’arrive à terme et que l’hydrogène qui pourrait être produit soit utilisé en l’Allemagne et en Europe, plusieurs années s’écouleront.

Alors, pourquoi cette faible réactivité du secteur des hydrocarbures canadiens ? Il est ralenti par deux obstacles : les zones productrices sont éloignées des côtes et donc des voies de transport maritime, et le secteur pâtit d’une faible acceptabilité dans la population.

Les réserves pétrolières et gazières dont est pourvu le Canada sont principalement enfouies dans le sous-sol de l’Alberta, une province sans accès direct à la mer. Pour s’exporter, son pétrole doit être amené à l’Ouest, vers la province côtière de la Colombie-Britannique et, bien plus loin à l’est, dans les provinces de l’Atlantique que sont le Québec et le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Ecosse, l’Ile-du-Prince-Edouard et Terre-Neuve.

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Or, aucune des deux côtes canadiennes ne dispose d’un terminal d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) opérationnel. Le seul en construction, LNG Canada, est situé en Colombie-Britannique, et ne sera opérationnel qu’en 2025. Sa localisation sur la côte ouest du continent nord-américain destine surtout sa marchandise à l’Asie, ce qui contribuera tout de même à réduire la pression sur les prix du gaz naturel en augmentant l’offre sur le marché mondial.

Bien que d’autres projets du genre soient envisagés sur le territoire canadien, le délai minimal requis d’environ cinq ans pour la mise en place d’un terminal d’exportation de GNL impose un calendrier qui dépassera fort probablement la durée de la crise énergétique qui secoue aujourd’hui le continent européen.

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