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Les derniers développements des technologies de virtualisation 3D permettent de créer des environnements numériques ultra-réalistes. Mais les métavers de haute précision, que développe une jeune pousse française, sont aussi peuplés de « cobots », c’est-à-dire des robots collaboratifs, qui apprennent, dans des usines virtuelles, à travailler en bonne intelligence avec des humains.
Les « jumeaux numériques », que déploient les industriels, leur permettent depuis longtemps de répliquer à la perfection des objets, des machines, et même de simuler les comportements humains sous la forme d’avatars. Ces métavers hautement spécialisés sont infiniment plus précis et complexes que les univers virtuels et récréatifs proposés actuellement par les géants du web. Les entreprises les emploient pour reproduire en 3D des lieux de travail, comme des bureaux, ou étudier les effets environnementaux de l’implantation d’une future usine, par exemple.
Les métavers développés par la société française Skyreal intègrent aussi des cohortes de « cobots », dont le terme est la contraction des mots « coopération » et « robot ». L’objectif est de développer une collaboration intelligente entre les humains et les machines, nous précise Hugo Falgarone dirigeant et fondateur de Skyreal.
« Après la mise au point, notamment pour les besoins de l’industrie automobile, de robots entièrement autonomes, c’est-à-dire travaillant seuls et sans l’assistance d’un opérateur, les entreprises se sont tournées vers des robots plus “collaboratifs“. Ces nouveaux types de machines se nomment des “cobots“, le terme inventé en 1999 est l’abréviation en anglais de “Collaborative Robot” que l’on traduit en français par “robot collaboratif“. Actuellement, nous n’avons pas d’autre possibilité que de tester ces robots interactifs dans un environnement virtuel, afin de vérifier leur programmation et que leur comportement ne représente aucun danger pour l’entourage humain. C’est la raison pour laquelle nous utilisons des métavers extrêmement précis pour simuler un an de travail dans une usine pour voir comment évolue cette collaboration entre les robots et les humains.
Cette “cobotique” virtuelle va permettre d’optimiser les processus d’interactions, comment ordonner au robot d’arrêter une tache, par exemple, ou bien de poursuivre son travail, ou encore d’être attentif à son entourage et de prendre en compte une modification de son environnement. Actuellement, nos métavers industriels sont expérimentés par Airbus Atlantique pour valider ce type de collaboration. Notamment, les opérateurs formuleront leurs instructions aux robots à l’aide de gestes ou par commandes vocales. Ce recours aux environnements virtuels, pour mettre au point des cobots, reste, pour l’instant, assez confidentiel dans le secteur industriel qui estime cependant que la cobotique permettra bientôt de replacer, mais sans le remplacer, l’humain, au centre des processus de production. »
Avec ou sans « cobots », les métavers professionnels annoncent certainement une prochaine révolution industrielle. Mais au-delà des opportunités économiques qu’offrent les technologies immersives déployées en entreprise, elles devront être à la fois éthiques, durables et au service du bienêtre au travail, préviennent les décideurs politiques européens. L’UE, comme c’est le cas des développements de l’intelligence artificielle en entreprise, a bien l’intention d’encadrer les nouveaux usages de la réalité virtuelle en milieu professionnel.
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