Asacha met un pied dans le septième art en France. Le groupe créé en 2020 par, notamment, l’ancien patron de Zodiak France et avec le financement du fonds américain Oaktree, doit annoncer, sous peu, l’acquisition de SRAB Films.
Avec cette nouvelle emplette, Asacha, qui a mis la main il y a un an environ sur Kabo, le producteur de « Scènes de ménages » et « En famille », prend ainsi dans son giron des symboles d’une nouvelle vague : SRAB est la société de production créée par Toufik Ayadi et Christophe Barral, qui a notamment produit « Les Misérables » de Ladj Ly (récompensé du Prix du jury du festival de Cannes en 2019 et de plusieurs Césars, dont celui du meilleur film) ou encore le film « Banlieusards » (de Kery James et Leïla Sy) sur Netflix. SRAB Films doit aussi présenter « Saint Omer », long métrage d’Alice Diop, à la Mostra de Venise.
« SRAB va nous apporter son réseau avec des auteurs, des réalisateurs, des créateurs, très identifiés par les plateformes de vidéo à la demande, explique Gaspard de Chavagnac, directeur général d’Asacha Media Group (AMG). Cette génération de talents, pour partie issus de la diversité, qui souhaitent aussi aller vers le cinéma pour les plateformes et la fiction premium, va ainsi apporter à notre catalogue de nouveaux produits haut de gamme. » Asacha leur offrira, de son côté, « son savoir-faire et sa capacité à financer des projets ».
Diversité
En outre, avec SRAB, Asacha, axé majoritairement sur la fiction audiovisuelle (70 % de ses revenus), va renforcer sa production cinématographique : le groupe produisait deux à trois films par an au travers notamment de sa filiale italienne Picomedia (comme « Nostalgia », présenté à Cannes), il en fera désormais autour d’une dizaine.
Dans le détail, Asacha doit prendre une participation de 53 % dans SRAB et reste associé avec les fondateurs – qui entrent, eux, au capital d’Asacha. Ce dernier est lui-même détenu majoritairement par le fonds Oaktree (environ 70 %, même s’il n’a pas le contrôle opérationnel), qui avait mobilisé 100 millions.
230 millions d’euros de chiffre d’affaires
Avec cette société de production de cinéma qui représente une quinzaine de millions de revenus, Asacha devrait enregistrer autour de 230 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Nos acquisitions ont pour caractéristique d’être des partenariats où l’humain compte beaucoup, reprend le dirigeant. Elles ont, par ailleurs, des propriétés intellectuelles à forte récurrence permettant d’avoir une bonne visibilité. »
Et le groupe ne compte pas en rester là : SRAB sera sa septième acquisition en Europe après celle de Kabo – qui a été la plus importante -, mais aussi Mintee Studio (« Meurtre en Corrèze ») ou encore Red Planet Pictures (« Meurtres au Paradis »).
Asacha a investi plus de 100 millions d’euros depuis mi-2020. « Soutenus par Oaktree et par une levée de dette avec Tikehau [il a obtenu une quarantaine de millions d’euros, NDLR], nous avons une force de frappe d’au moins autant », explique Gaspard de Chavagnac. Le producteur vise des sociétés un peu partout en Europe, alors que le secteur se consolide à vitesse grand V ces dernières années avec entre autres, en France, l’acquisition de Newen par TF1, d’AB, Lagardère Studios et de plusieurs sociétés par Mediawan , mais aussi l’énorme rachat d’EndemolShine par Banijay.