L’armée ukrainienne a pu s’appuyer sur l’exploitation de photos en libre accès pour localiser et bombarder le quartier général de soldats de la milice privée russe Wagner.
Un quartier général de combattants appartenant au groupe militaire privé russe Wagner, situé dans la ville occupée de Popasna (Ukraine), a été bombardé début août, par l’armée ukrainienne.
Comme le raconte le média Wired, les forces militaires ukrainiennes ont pu orchestrer cette attaque en exploitant des données publiques disponibles sur les réseaux sociaux, en l’occurrence deux photos partagées le 8 août sur l’application de messagerie Telegram par un journaliste.
Le premier cliché désignait ce qui semblait être le quartier général des militaires de Wagner. L’autre photo, qui a depuis été supprimée, révélait l’adresse du QG en question grâce à la présence sur l’image d’un panneau routier. Autant d’éléments qui, une fois entre les mains de l’ennemi, s’avéraient particulièrement sensibles.
Renseignement en “sources ouvertes”
L’armée ukrainienne, qui n’a pas confirmé officiellement le lien entre la publication des clichés et le bombardement, a pu facilement accéder à ces informations disponibles en libre accès. Elle a attaqué l’installation à l’aide d’une batterie de missiles quelques jours après la mise en ligne des clichés. Lors de cette opération, plusieurs combattants russes ont été tués et une partie du bâtiment a été détruite.
L’utilisation de ces photographies pour localiser le site exploité par Wagner a toutefois été évoquée par un responsable du gouvernement ukrainien. Un fait qui illustre la place importante prise par l’OSINT (Open Source Intelligence), cette capacité se procurer des informations stratégiques à partir de données en “sources ouvertes” (librement accessibles), dans les conflits modernes.
Le renseignement obtenu par ce biais implique l’utilisation de données publiques telles que des publications sur les médias sociaux, des données de suivi de vol ou encore des images satellites. Objectif: enquêter en ligne dans le monde entier sur des événements, qu’il s’agisse de crimes de guerre potentiels ou de violations des droits de l’homme.
Il y a quelques jours, un touriste russe qui voulait montrer ses photos de vacances sur les réseaux sociaux a révélé involontairement la position d’un système de défense aérien basé en Crimée. Des spécialistes ont ainsi pu géolocaliser les engins. Un geste salué, de manière ironique, par le ministère ukrainien de la Défense sur Twitter.