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Judy Schmidt nous raconte sa passion pour le traitement des images de James-Webb et Hubble



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Depuis déjà 10 ans, elle inspecte soigneusement les données acquises par le télescope spatial Hubble, et maintenant James-Webb. Judy Schmidt, plus connue sous le pseudo Geckzilla sur son site et sur flickr, ou encore SpaceGeck sur Twitter, émerveille le monde par les images astronomiques qu’elle réalise. Rien ne lui échappe : « je vérifie régulièrement les archives, donc quand quelque chose d’intéressant apparaît, je le télécharge et le vérifie », dit-elle à Futura. Et dernièrement, ce sont bien sûr les données du JWST qui sont à l’honneur ! Armée d’un « PC Windows [qu’elle a construit elle-même], d’une tablette Wacom et de Photoshop, ainsi que d’un logiciel gratuit de l’ESA appelé FITS Liberator », Judy a déjà traité quelque 700 images. Un procédé minutieux, en particulier pour les couleurs« Je ne connais pas le nombre exact, mais je suis sûre que c’est une approximation assez proche. »

Elle explique à la rédaction : « Les couleurs sont simplement un produit de la combinaison des données dans les canaux de couleur rouge, bleu et vert. Les données originelles sont toutes des images en niveaux de gris. Je télécharge généralement toutes les combinaisons possibles et regarde à chacun pour voir ce qui fonctionnera le mieux. Je prends ensuite soin de créer une balance des blancs, c’est-à-dire que j’ajuste les canaux de couleurs jusqu’à ce que l’image ne paraisse pas trop teintée d’une couleur ou d’une autre. Une fois la balance des blancs atteinte, elle semble plus naturelle à nos yeux. »

« Les nébuleuses formant des étoiles sont parmi les plus beaux endroits du ciel »

Lorsqu’on lui demande si elle a une préférence parmi les 700 images réalisées, elle répond : « c’est la question la plus difficile. Il y en a un certain nombre qui me sont chères ». Mais finalement, l’élue se trouve être une nébuleuse, plus précisément une partie du complexe du Caméléon. « En plus d’être l’une des premières images très difficiles à créer pour moi, je pense que les nébuleuses formant des étoiles sont parmi les plus beaux endroits du ciel », s’enthousiasme-t-elle. Le complexe du caméléon possède plusieurs segments : celui traité par Judy est le segment I, à partir des données acquises par Hubble.

Bien sûr, ce n’est pas le seul objet astronomique que Judy a eu l’occasion d’étudier en détail. « Je sais quel type d’objet je traite presque à chaque fois, mais de nombreux détails visibles dans une image donnée autre que la cible principale peuvent ne pas avoir encore de nom ou de désignation, explique-t-elle. Dans de rares cas, je repère quelque chose et je n’arrive pas à comprendre ce que c’est, alors cela pourrait être quelque chose d’excitant. Cela ne s’est produit qu’une seule fois avec le Galaxy IC 5063, et je ne suis pas sûre que cela se reproduise un jour. » En effet, cette galaxie dévoile d’étranges rayons crépusculaires qui ont été récemment analysés par des chercheurs.

D’autres photos du JWST pourraient arriver prochainement…

Bien qu’elle soit connue internationalement pour ses images, notamment par la Nasa avec laquelle elle a collaboré très récemment, Judy Schmidt ne compte pas en faire un métier à plein temps. « Je ne peux et ne veux certainement pas le faire. » Avec une formation initiale en design graphique, elle a toujours aimé l’astronomie et suivi l’APOD (Astronomy Picture of the Day) des années durant avant d’elle-même commencer à traiter des données.

Et la dernière en date a d’ailleurs été plus compliquée que les autres : Jupiter« La rotation de Jupiter a été un défi, explique-t-elle. Le télescope ne prend pas toutes ses images en même temps. La plupart d’entre elles sont espacées d’au moins quelques minutes, mais pour l’image de Jupiter tricolore en particulier, l’une d’elles était plus de 30 minutes plus tard que les autres. Jupiter tourne très vite, donc 30 minutes sont plus que suffisantes pour que la planète ne s’aligne pas du tout avec les autres images. Je corrige cela en projetant l’image sur une sphère 3D, puis en utilisant le programme 3D pour faire pivoter cette sphère pour l’aligner avec les images précédentes. Cela n’est pas parfait, mais c’est la meilleure façon que je connaisse pour les aligner. » Pour cette dernière image, Judy a d’ailleurs collaboré avec la Nasa. Bientôt d’autres images en provenance du JWST devraient arriver, mais nous n’en saurons pas plus avant qu’elles ne sortent !



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