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quoi qu’il arrive, les océans s’élèveront d’au moins 27 cm d’ici 2100 !



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[EN VIDÉO] Les glaciers du Groenland fondent à grande vitesse
  Le glacier Helheim – ici en plein vêlage, comprenez, en pleine production d’icebergs – est l’un des trois plus grands du Groenland. 

C’est le résultat de deux décennies d’observations et de mesures satellites. Une étude publiée dans la revue Nature climate change annonce une élévation du niveau des mers d’au moins 27 centimètres d’ici 2100. Ceci à cause de la fonte de la calotte glaciaire du Groenland que l’on savait déjà importante depuis les années 2000. Pour obtenir une telle valeur, des chercheurs du Geological Survey of Denmark and Greenland se sont basés sur une analyse du climat de l’Arctique entre 2000 et 2019, et sur le déséquilibre qu’il a créé sur la calotte glaciaire du Groenland entre 2000 et 2019. Ils ont ensuite utilisé les données acquises pour calculer la fonte des glaces à venir.

Le résultat est effrayant. Quoiqu’il se passe au niveau du climat, au moins 110 quadrillons (1024) de tonnes de glace vont fondre d’ici 2100, ce qui correspond à une élévation de la mer causée par la fonte des glaces au Groenland de 27 centimètres. Au minimum… donc probablement bien plus. « En fait, il s’agit d’une estimation basse, explique Jason Box dans un communiqué, premier auteur de l’étude et professeur du Service géologique national du Danemark et du Groenland (GEUS). C’est un minimum très conservateur. De manière réaliste, nous verrons ce chiffre plus que doubler au cours de ce siècle ».

Ce n’est qu’un minimum

Au Groenland, la glace fond plus qu’elle ne se renouvelle : on le sait depuis les années 1980, mais évaluer quelle quantité de glace risque encore de fondre est plus compliqué. C’est la première fois que la méthode des chercheurs est utilisée : ils ne se basent pas sur des modèles climatiques, mais sur un calcul des « changements surfaciques et volumétriques engagés encourus par le déséquilibre géométrique actuel de la glace avec le climat », explique l’étude.

Plus exactement, les chercheurs calculent « l’étendue de la glace et les perturbations d’épaisseur nécessaires pour amener la calotte glaciaire actuelle en équilibre avec le bilan de masse de surface », lui-même évalué grâce à des données satellites et d’observations sur 20 ans. Pour cela, ils regardent la ligne d’équilibre glaciaire, c’est-à-dire la frontière entre la zone exposée à la fonte pendant l’été (où le bilan de masse est négatif) et la zone non exposée (où le bilan de masse est positif). Au fil des années, cette frontière s’est décalée vers de plus hautes altitudes, augmentant la zone de fonte potentielle. 

Pour qu’un glacier soit à l’équilibre, il doit avoir un bilan de masse nul : il perd autant de glace en été qu’il en recréée en hiver. Or, depuis le début du siècle, l’équilibre est rompu : la zone d’accumulation a trop diminué. Les chercheurs ont ainsi calculé une masse minimum à perdre pour retrouver un équilibre de la calotte glaciaire correspondant à 3,3 % de sa masse actuelle. Très probablement plus, car les conditions climatiques vont aggraver ce déséquilibre.

« Dans le scénario prévisible où le réchauffement climatique ne fera que continuer, la contribution de la calotte glaciaire du Groenland à l’élévation du niveau de la mer ne fera que continuer à augmenter. Lorsque nous prenons l’année de fonte extrême 2012 et que nous la considérons comme un climat constant moyen hypothétique plus tard ce siècle, la perte de masse engagée de la calotte glaciaire du Groenland fait plus que doubler pour atteindre 78 cm », explique Jason Box. Leur modèle ne prend cependant pas en compte le délai, mais les « observations suggèrent que la majeure partie de l’élévation engagée du niveau de la mer se produira au cours de ce siècle », poursuit-il.

Des centaines de villes englouties d’ici 2100 ?

Finalement, ce qu’évaluent les chercheurs, ce n’est que le haut de l’iceberg. Car pour la montée totale des eaux, il faut aussi prendre en compte les autres contributions : le réchauffement de l’eau qui la rend moins dense, donc plus volumineuse, ou encore la fonte de la calotte glaciaire de l’Antarctique. Selon les différents modèles climatiques, l’élévation du niveau de la mer pourrait atteindre entre 80 cm et plusieurs mètres durant ce siècle.

Les prévisions sont difficiles, car elles dépendent fortement des actions entreprises pour atténuer le réchauffement climatique, mais aussi d’autres déséquilibres potentiels sur les océans, comme une déviation du Gulf Stream. Or, la tendance actuelle est inquiétante, et conduit à imaginer les pires hypothèses. Et peu importe le scénario envisagé, nous pourrons dire adieu à plusieurs villes ou régions d’ici la fin du siècle. Sur la base de données topographiques, différentes cartes permettent de visualiser ces régions à risque, qui pourraient se retrouver englouties sous les eaux. En France, par exemple, la ville de Bordeaux et ses alentours ou la région autour de Saint-Nazaire pourraient bien disparaître.

Le Groenland fond tellement vite que cela accroît les risques d’inondation dans le monde

La fonte de la calotte du Groenland a commencé en 1990. Elle s’accélère depuis 2000. Et des chercheurs confirment aujourd’hui l’ampleur du phénomène grâce à des mesures satellites. Au cours de la dernière décennie, pas moins de 3.500 milliards de tonnes de glace ont été perdues ! Faisant monter le niveau des eaux et augmentant le risque d’inondation.

Article de Nathalie Mayer paru le 02/11/2021

Du côté du Groenland, la fonte de la calotte polaire s’accélère. Dans le contexte de réchauffement climatique, les modèles l’avaient annoncé. Mais aujourd’hui, des chercheurs de l’université de Leeds (Royaume-Uni) le confirment en s’appuyant sur des données satellites. Ils ont mesuré directement la variabilité du ruissellement de la calotte glaciaire à partir des changements saisonniers de l’élévation de sa surface. Résultat : au cours de la dernière décennie, quelque 3.500 milliards de tonnes de glace ont fondu.

En moyenne, la fonte du Groenland a été de 357 milliards de tonnes par an depuis 2011. Les chercheurs précisent toutefois qu’un tiers de la fonte s’est produit en seulement deux étés particulièrement chauds. L’été 2012 et l’été 2019. Rien qu’en 2012, la calotte a perdu 527 milliards de tonnes de glace. En 2019, en une seule journée du mois de juin, ce ne sont pas moins de 12,5 milliards de tonnes de glace qui ont fondu. En raison d’événements météorologiques extrêmes qui deviennent, sous l’effet du réchauffement climatique, un peu comme partout dans le monde, plus fréquent en Arctique. Les chercheurs notent ainsi que le ruissellement des eaux de fonte du côté du Groenland est devenu 60 % plus irrégulier d’un été à l’autre. Mais plus globalement, il a augmenté de 21 % au cours des quatre dernières décennies.

Améliorer les prévisions

Rappelons de la fonte des glaces de terre peut provoquer une hausse du niveau des mers. Ainsi, si toute la glace couvrant le Groenland venait à fondre, les eaux s’élèveraient de pas moins de six mètres. Et même d’un peu plus d’un mètre d’ici 2300 si nous respectons l’Accord de Paris sur le climat. Pour l’heure, la montée des eaux enregistrée par les chercheurs n’est que d’un centimètre. Mais l’ampleur de la fonte augmente déjà le risque d’inondations à travers le monde.

Ces travaux devraient permettre de mettre à l’épreuve les modèles climatiques qui simulent la fonte des calottes glaciaires. Et améliorer ainsi justement les prévisions de l’élévation du niveau des mers. Aujourd’hui, elles donnent en effet une large fourchette comprise entre 3 et 23 centimètres à l’horizon 2100. « Nous devons mieux comprendre les processus complexes qui gouvernent la fonte des glaces, y compris ceux associés aux conditions météorologiques extrêmes », confirme Amber Leeson, chercheur à l’université de Lancaster (Royaume-Uni), dans un communiqué.

La fonte du Groenland accélère la montée des océans

Une nouvelle étude, qui se distingue des projections prudentes du Giec, montre que la montée des eaux est en train de s’accélérer. La fonte de la calotte glaciaire du Groenland en est désormais responsable à 25 %, contre 5 % il y a 20 ans.

Article de Futura avec l’AFP Paris paru le 01/07/2017

En 2014, le niveau des océans a augmenté d’environ 3,3 mm, contre 2,2 en 1993, indiquent les auteurs d’une étude qui vient de paraître dans la revue Nature Climate Change. Ces conclusions risquent d’accroître encore l’inquiétude des scientifiques qui redoutent que le niveau des océans monte plus vite que cela avait été prévu il y a encore quelques années, avec les conséquences potentiellement désastreuses que cela suppose. En effet, des centaines de millions de personnes vivent dans des zones situées sous le niveau de la mer. D’importantes villes côtières sont menacées et de petites îles se préparent déjà à être submergées.

« Ces conclusions sont importantes » parce que le Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, « fait une projection très prudente de la hausse du niveau de la mer d’ici à la fin du siècle : 60 à 90 cm », a réagi Peter Wadhams, professeur de physique des océans à l’université d’Oxford, qui n’a pas participé à cette étude. Cette estimation, ajoute-t-il, suppose que la vitesse à laquelle les océans montent va rester stable.

« Il y a pourtant des preuves convaincantes — dont l’accélération de la fonte du Groenland et de l’Antarctique que cette vitesse est en fait en train d’augmenter, et de manière exponentielle », souligne-t-il. À noter qu’à lui tout seul, le Groenland contient assez d’eau gelée pour faire monter le niveau des océans d’environ sept mètres. « La plupart des scientifiques s’attendent désormais à ce que la hausse totale dépasse largement le mètre d’ici la fin du siècle », a déclaré le chercheur.

Comment mesurer le niveau de la mer ?

Cette nouvelle étude réconcilie pour la première fois les résultats de deux méthodes distinctes de mesures du niveau de la mer :

  • La première consiste à examiner la contribution à cette hausse de trois éléments : la dilatation de l’océan due au réchauffement climatique ; les modifications dans la quantité d’eau stockée sur terre ; la fonte de la glace provenant de glaciers et de la calotte glaciaire à la fois au Groenland et en Antarctique.
  • La seconde, l’altimétrie satellitaire, consiste à mesurer la distance entre un satellite et la surface de la mer.

Jusqu’à présent, les données fournies par ces deux méthodes montraient peu de changements dans les niveaux de la mer ces vingt dernières années, même si d’autres mesures laissaient peu de place au doute quant à une hausse du niveau des océans. Les chercheurs ont « corrigé un biais, petit mais important, dans les données satellitaires de la première décennie », explique à l’AFP Xuebin Zhang, professeur au National Laboratory for Marine Science and Technology, à Qingdao, en Chine.

Au début des années 1990, la moitié de la hausse s’expliquait par la dilatation due au réchauffement, contre 30 % 20 ans plus tard. En revanche, le Groenland y contribue désormais pour 25 %, contre 5 % il y a 20 ans.

Nouvelle fonte record pour les glaces du Groenland

Article de Bruno Scala publié le 30/11/2011

De nouvelles observations des glaces du Groenland viennent confirmer une tendance : la fonte s’accélère. Les causes ? Une multitude de facteurs formant un cycle irréversible, comme nous l’expliquent Valérie Masson-Delmotte, de l’Institut Pierre-Simon-Laplace, et Hubert Gallée, du Laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement.

Un récent rapport fondé sur les observations de la fonte des glaces au Groenland vient confirmer une tendance déjà fortement soupçonnée : cette fonte s’accélère. « Depuis le milieu des années 1990, on observe un gros réchauffement qui s’est effectué très brutalement, commente ainsi Valérie Masson-Delmotte, chercheuse à l’Institut Pierre-Simon-LaplaceEt la période 2000-2010 sort du lot » insiste-t-elle.

Pour arriver à cette conclusion, une équipe de chercheurs, emmenée par Marco Tedesco (City College de New York) et Xavier Fettweis (université de Liège), a analysé l’évolution des glaces du Groenland grâce à deux outils.

Deux outils pour mesurer la fonte des glaces

D’abord un outil d’observation qui repose sur la réception de micro-ondes par un satellite. Ces ondes électromagnétiques sont émises par les champs de neige. « Les propriétés des ondes qui sont reçues changent lorsque le manteau neigeux contient de l’eau liquide, explique Hubert Gallée, chercheur au Laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement de Grenoble, contacté par Futura-Sciences. Cependant, il y a un petit souci avec ce système puisque ces ondes sont également absorbées par les gouttes de pluie tombant dans l’air. » Il faut donc un autre système pour limiter ce biais.

Un outil complémentaire permet de représenter la concentration des gouttes de pluie dans l’air et de se faire une bonne idée de l’état des glaces : la modélisation. MAR (modèle atmosphérique régional) a été développé par Hubert Gallée. « C’est un modèle météorologique qui permet de prévoir le temps en région polaire mais surtout de voir l’évolution de l’atmosphère et des champs de neige », décrit-il.

L’utilisation de cet outil permet d’une part de confirmer les résultats obtenus grâce à l’observation par micro-ondes, d’autre part son modèle de neige calcule le taux d’écoulement de l’eau, ce dont ne tiennent pas compte les données satellitaires.

Un cycle irréversible accélérant la fonte des glaces

Lorsque la neige ou la glace fond, l’eau qui en résulte s’écoule vers le bas. Si elle entre en contact avec une couche de neige plus profonde et plus froide, elle gèle à nouveau. Si ce n’est pas le cas, elle finira par s’écouler latéralement, le long des pentes pour in fine terminer sa course dans l’océan. En mesurant cet écoulement, on peut évaluer la quantité de glace qui est effectivement perdue.

Les chercheurs ont donc pu mesurer, pour l’année 2011, une fonte exceptionnelle, bien au-dessus de la moyenne de la période 1979-2010 et même proche des records. Pourtant, les températures n’étaient pas particulièrement élevées (le printemps 2011 était même plutôt froid). Elles l’étaient cependant en 2010.

Les scientifiques expliquent que, bien sûr, la température n’est pas l’unique facteur ayant une influence sur la fonte des glaces, mais qu’un ensemble d’éléments contribue également à ce phénomène, parmi lesquels l’écoulement de l’eau, les précipitations de neige, l’effet albédo, la vitesse du vent, etc. Tous ces facteurs interviennent dans la fonte de la glace du Groenland. Si bien que la glace peut fondre de façon abondante même si les températures de l’air ne sont pas exceptionnellement élevées.

Si le glacier observé par les auteurs de l’étude se situe à l’ouest du Groenland, une zone particulièrement touchée par la fonte des glaces, il semblerait néanmoins que ce principe soit applicable à tous les glaciers et que l’accélération de la fonte soit un phénomène généralisé. Et qui ne semble pas réversible. Peu rassurant.

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Written by Milo

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