Selon une étude menée par l’hôpital Necker et publiée par Le Parisien, le nombre de bébés secoués a doublé pendant le Covid-19 en région parisienne. La mortalité a été multipliée par neuf.
Ce sont des chiffres qui inquiètent. Le nombre de syndromes du bébé secoué (SBS) a doublé pendant le Covid-19 en région parisienne, et la mortalité a été multipliée par neuf. Des statistiques avancées par une étude de l’hôpital Necker et révélées ce mercredi par Le Parisien.
Selon l’étude menée par le centre hospitalier parisien, ce phénomène de violence, où le nourrisson est secoué d’avant en arrière au risque de créer des hématomes dans son cerveau, est de plus en plus fréquent. Pour 50 cas recensés Île-de-France entre 2017 et 2019, il y en a eu 17 en 2020, puis 32 sur la seule année de 2021.
Des séquelles pour 75% des survivants
Dans les colonnes du Parisien, Gilles Orliaguet, chef du service anesthésie-réanimation à Necker et co-auteur de l’étude, affirme que “non seulement il y a eu plus de cas, mais ils étaient plus graves” l’année dernière. Car selon les statistiques générales concernant le SBS, 10% des nourrissons meurent d’avoir été secoués, et les conséquences sont gravissimes dans une très grande majorité des cas.
“75% des survivants ont des séquelles leur vie entière”, alerte auprès du quotidien Anne Laurent-Vannier, spécialiste du sujet. “Ce sont des paralysies, de la cécité, des troubles du langage, de la marche, de l’épilepsie”.
En cause: des adultes épuisés par les pleurs, qui finissent par secouer l’enfant. Le plus souvent, de jeunes nourrissons de quelques mois à peine, dont les lésions au cerveau apparaitront très vite après que celui-ci ait frappé à l’arrière de son crâne.
Durant la pandémie, des conditions favorisant la violence
D’après les associations, ce sont plutôt les pères de famille et les nourrices qui sont les auteurs de ces secousses. Et durant la pandémie, les conditions ont malheureusement été réunies pour aboutir à une augmentation du phénomène selon le professeur Orliaguet. L’isolement, la “promiscuité familiale”, ajoutées à une baisse de la prévention concernant le sujet.
Le médecin insiste sur la nécessité de relancer au plus vite les campagnes de sensibilisation sur le SBS, et afifrme que “quelques secousses” peuvent malheureusement être suffisantes pour créer des dommages irréparables chez l’enfant.