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Dans les écoles de sages-femmes, un manque de candidats et des doutes sur la formation

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Une sage-femme assistée d’un interne et de puéricultrices pratique un accouchement sur une femme à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Lille, le 17 août 2018.

Sur les bancs de l’école de sages-femmes de Toulouse, la rentrée s’est déroulée dans un amphithéâtre à moitié vide. « C’était un vrai choc, se remémore Christine Amiel, directrice du département maïeutique. Nous avions vingt-huit places, quatorze n’ont pas été pourvues, ça n’était jamais arrivé. » Cette école n’est pas la seule à ne pas avoir fait le plein ; à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, près de 60 % des places n’ont pas été attribuées. Et sur toute la France, c’est 20 % des capacités d’accueil qui n’ont pas été remplies.

Un constat bien loin de l’objectif d’augmenter de 20 % le nombre de professionnels formés grâce à la réforme du premier cycle des études de santé en 2020 et le nouveau système PASS (parcours accès santé spécifique) et LAS (licence avec option accès santé). Cette dernière aurait plutôt provoqué « un énorme manque de visibilité » selon Loona Mourenas, porte-parole de l’Association nationale des étudiants sages-femmes (Anesf). « La réforme n’a été ni bien comprise ni bien intégrée par les étudiants », corrobore Véronique Lecointe, directrice de l’école de maïeutique de Montpellier. Et en augmentant le nombre de places à pourvoir en médecine, elle a entraîné un effet pervers : les étudiants se sont davantage dirigés vers cette filière et ont délaissé la maïeutique.

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Toutefois, la réforme ne peut suffire à expliquer ces chiffres. « Nous sommes face à une crise multifactorielle d’attractivité de notre profession », note Isabelle Derringer, présidente de l’ordre des sages-femmes. Sur le terrain, les conditions ne cessent de se détériorer. « Il y a une perte de sens. Les sages-femmes ont l’impression de ne plus être en mesure d’assurer la sécurité psychique et physique des femmes. Il y a une demande de rentabilité toujours plus grande, et, associée à un manque de personnel, la charge de travail est démesurée, alors que le salaire ne suit pas », déplore-t-elle, s’alarmant des nombreux départs de sages-femmes en activité. « La crise est sans précédent dans la profession, et cela a un impact direct sur le vécu des étudiants », poursuit Isabelle Derringer, également directrice de l’école de sages-femmes de Nantes.

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Selon l’Anesf, en 2018, sept étudiants sur dix déclaraient souffrir de symptômes dépressifs. Quatre ans plus tard, les choses ne vont pas mieux. Valentine (le prénom a été modifié), étudiante en troisième année de maïeutique dans une université parisienne, se souvient que sa deuxième année d’étude a été synonyme de désenchantement : « Je me suis demandé : “est-ce que je continue dans des études qui me font autant de mal psychologiquement ?” »

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Written by Milo

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