Ils avaient déjà évoqué le sujet en juin avant de temporiser au vu de sa complexité. Ce vendredi 2 septembre, les ministres des finances du G7 (Etats-Unis, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada et Japon) sont revenus à la charge et se sont cette fois accordés sur un plafonnement à venir du prix du pétrole russe importé. « Aujourd’hui, le G7 a franchi une étape essentielle dans la réalisation de notre double objectif, à savoir exercer une pression à la baisse sur les prix mondiaux de l’énergie tout en privant Vladimir Poutine de revenus pour financer sa guerre brutale en Ukraine », s’est empressé de déclarer la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen. Depuis le début du conflit, Moscou aurait engrangé 74 milliards de dollars grâce à ses ventes de pétrole, selon l’Institut international de la finance.
Pour l’heure, les modalités d’application d’un tel dispositif n’ont pas été dévoilées. « Le plafond des prix sera fixé à un niveau basé sur une série de données techniques et sera décidé par l’ensemble de la coalition avant sa mise en œuvre », ont annoncé les sept pays. Ils ont néanmoins confirmé leur volonté d’interdire aux compagnies d’assurances et de réassurance de couvrir le transport maritime de pétrole russe si ce dernier est acheté à un prix inférieur ou égal à celui « déterminé par la large coalition de pays adhérant au plafonnement de prix ou le mettant en œuvre ».
Foudres
Pour être efficace, ce dispositif devrait impliquer autant de pays importateurs que possible, en particulier l’Inde où les raffineurs se sont emparés du pétrole russe bon marché qui était refusé par les négociants occidentaux. S’agissant de l’Union européenne – qui envisage un embargo dès le 5 décembre sur le brut russe –, l’or noir russe comptait pour 27 % de ses importations de pétrole en 2021. Et 13 % des achats français. Depuis, sa part a déjà baissé dans les deux cas et pèserait autour de 9 % pour l’Hexagone, qui achète surtout du diesel.
En attendant, cette annonce n’a pas manqué de susciter les foudres de Moscou. Une telle « ingérence ne fera que déstabiliser l’industrie pétrolière, le marché pétrolier. Et pour cela, les consommateurs européens et américains seront les premiers à payer », a menacé le vice-premier ministre russe Alexandre Novak, cité par les agences de presse russes.