Mercredi 31 août, un foyer d’influenza aviaire hautement pathogène a été confirmé dans un élevage de poules pondeuses dans la commune de Landujan, en Ille-et-Vilaine. Les 3 500 volailles ont été éliminées. On dénombre aujourd’hui huit cas, dont trois en
Bretagne, dans les élevages sur le territoire national. Cette réapparition du virus, depuis fin juillet, fait à nouveau monter l’inquiétude parmi les éleveurs.
« Nous n’avons pas le moral. C’est un château de cartes qui ne cesse de s’écrouler », réagit Sylvie Colas, éleveuse de volailles dans le Gers. « On nous disait que le virus avait disparu et là, on voit apparaître deux foyers dans le Morbihan et dans d’autres régions. Je suis très inquiet », ajoute Christian Drouin, éleveur aux Essarts-en-Bocage, en Vendée. En mars, son exploitation a été touchée par le virus d’influenza aviaire H5N1 et il a dû, avec les moyens du bord, euthanasier 18 000 poulets. Un moment difficile à vivre.
Foie gras
De novembre 2021 à mai 2022, la France a subi une épizootie de grippe aviaire d’une ampleur inédite. Le virus a d’abord sévi dans le Nord, avant de se répandre dans la région du Sud-Ouest, épicentre de l’élevage des canards et de la fabrication du foie gras. Puis, fin février, le virus H5N1 s’est abattu sur la Vendée et s’est répandu rapidement. Il s’est aussi diffusé en Loire-Atlantique et en Maine-et-Loire. Des abattages massifs ont été décidés pour tenter de juguler la propagation, en particulier vers la Bretagne, première zone de production française de volailles et d’œufs.
Fin juillet, le ministère de l’agriculture annonçait que la France retrouvait un statut de risque négligeable d’influenza aviaire. Le gouvernement justifiait la décision en soulignant l’absence de cas référencés en élevage depuis le 17 mai et estimait que la crise était passée. A cette occasion, il dressait un bilan de la catastrophe sanitaire et chiffrait le nombre de foyers à 1 378 et le nombre de volailles éliminées à 16 millions, même si les professionnels l’estiment, eux, à 19 millions voire à 20 millions.
« Pourquoi a-t-on tant attendu pour parler vaccination ? » – Sylvie Colas, éleveuse de volailles dans le Gers
Mais, déjà, le virus touchait la faune sauvage dite « autochtone » sur les côtes. D’abord dans les départements côtiers des Hauts-de-France (Nord, Pas-de-Calais, Somme) essentiellement chez les laridés (goélands, mouettes et sternes), puis ces mortalités sont apparues courant juin sur les côtes normandes (Seine-Maritime, Calvados, Manche) pour être observées en juillet sur les côtes bretonnes (Côtes-d’Armor) et désormais en Loire-Atlantique et en Charente-Maritime. En juillet, des élevages étaient à leur tour touchés, dans la Manche, dans la Somme, le Morbihan, l’Ain et donc l’Ille-et-Vilaine, entraînant l’euthanasie des dindes, des poules pondeuses ou des canards concernés.
Il vous reste 40.57% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.