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La province de Tucunam, au nord-ouest de l’Argentine, a enregistré sa cinquième victime d’une pneumonie bilatérale dont l’origine échappait aux médecins jusqu’alors. « Il s’agit d’un homme de 64 ans, présentant des comorbidités, qui se trouvait dans un état grave dans un hôpital public », précise, l’AFP. Les onze personnes qui ont présenté des symptômes similaires — dont six toujours sous traitement, trois dans un état grave et cinq sont décédées depuis — ont été infectées par une bactérie aujourd’hui identifiée : une légionelle. L’espèce précise est toujours en cours d’investigation.
Les légionelles, des bacilles présents partout
Les légionelles (genre Legionnella) sont des bacilles intra-cellulaires qui sont naturellement présents dans l’eau et les terres humides. Dans l’environnement, elles infectent des amibes et autres protozoaires mais, dans le corps humain, elles se réfugient dans les macrophages alvéolaires et échappent ainsi à la phagocytose — première ligne de défense du corps humain contre les pathogènes. Elles se répliquent dans ces cellules, qui finissent par mourir, puis cherchent à en infecter d’autres.
Cet environnement cytotoxique est délétère pour les poumons et engendre l’apparition d’une pneumonie mortelle chez les plus fragiles. Cette manifestation clinique est connue sous le nom de la maladie du légionnaire. Les légionelles provoquent aussi, dans 95 % des cas, des infections bénignes connues sous le nom de fièvre de Pontiac. La contamination se fait par l’aspiration ou l’inhalation d’aérosols contaminés.
En Argentine, la source de la contamination reste à déterminer. « Des mesures sont en cours dans la clinique pour identifier [si l’agent bactérien] est dans l’eau, et sur le réservoir accumulateur [afin de pouvoir] de nouveau utiliser la clinique sans aucun risque », a encore expliqué Mme Vizzotti, la ministre argentine de la Santé. En effet, les légionelles sont connues pour former des biofilms difficiles à éradiquer, notamment dans les canalisations. En France, on dénombre environ 1.500 cas de légionellose chaque année, dont 10 % sont mortels.
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