La Nasa et la CNSA, l’agence spatiale chinoise, visent toutes deux le pôle sud de la Lune pour y réaliser des futures missions habitées. Toutefois, certains sites d’atterrissage proposés sont communs aux deux agences, ce qui risque d’attiser des tensions.
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[EN VIDÉO] Vivre et travailler comme sur la Lune ou sur Mars L’Hawai’i Space Exploration Analog and Simulation (HI-SEAS) est une station de recherche installée à quelque 2.500 mètres d’altitude, dans un dôme d’environ 110 mètres carrés, sur les flancs du volcan Mauna Loa, à Hawaï. L’objectif : simuler la vie des colons humains qui partiront s’installer sur la Lune ou sur Mars. Non seulement pour comprendre comment les astronautes pourront interagir les uns avec les autres dans des conditions difficiles, mais aussi pour développer les méthodes et les équipements les plus adaptés à la vie et à la recherche sur la Lune et sur Mars. (en anglais) © HI-SEAS
Les États-Unis se sont à nouveau lancés dans une course à la Lune avec le programme Artemis, qui débute aujourd’hui avec Artemis I. Course contre qui ? Avec le programme Apollo, c’était contre l’URSS. Aujourd’hui, c’est contre la Chine même si le gouvernement chinois dément être en course.
Des sites communs aux agences pour l’alunissage
Le 19 août, la Nasa annonce les 13 sites potentiels où pourrait se poser la mission Artemis III, la première qui fera revenir les astronautes sur la Lune. En même temps, Zhang He, responsable de la mission lunaire automatique chinoise Chang’e 4 qui s’est posée sur la face cachée de la Lune, publie un article précisant une dizaine de sites potentiels pour des futures missions, notamment la mission automatique Chang’e 7, qui doit décoller en 2024.
La mission compte à la fois un orbiteur, un satellite relais, un atterrisseur qui délivrera un rover mais aussi un drone qui survolera des cratères en permanence à l’ombre, à la recherche d’eau. En effet, si les agences sont d’accord sur l’importance de ces sites, c’est parce qu’ils sont à proximité de cratères dont l’intérieur n’est jamais éclairé par le Soleil et où, par conséquent, de la glace d’eau peut subsister.
De l’eau aussi précieuse que sur Terre
Ce sont d’une part des préconisations scientifiques qui ont déterminé quels sites seraient les plus intéressants, mais aussi une ambition d’utilisation des ressources in situ (Isru). Les agences souhaitent établir leurs bases lunaires respectives à proximité de réserves potentielles d’eau qui pourraient être consommées par l’équipage, ce qui permettrait d’en emporter moins depuis la Terre, mais aussi comme base pour les ergols de vaisseaux. En effet, à partir d’une molécule d’eau, il est possible d’extraire de l’oxygène et de l’hydrogène, deux carburants couramment utilisés par des fusées, sondes ou satellites.
Ni la Cnsa ni la Nasa n’ont communiqué sur leurs intentions de trouver un accord qui permette de se répartir les sites, ou si elles vont fonctionner à la méthode du « premier arrivé, premier servi ». Chang’e 7 est censé se poser en 2024 et la Cnsa entend faire atterrir une première mission habitée d’ici 2030 tandis que la Nasa vise 2025-2026 pour Artemis III.
Ces zones d’atterrissage pourraient bien devenir des sujets de tensions entre les deux pays si aucun accord n’est trouvé. Pour rappel, le Wolf Amendment, datant de 2011, interdit à la Nasa de coopérer avec la Chine.
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