Une trentaine de piscines publiques, à Limoges, Granville (Manche) ou Versailles notamment, ont fermé leurs portes, lundi 5 septembre, la société exploitante Vert Marine ne pouvant plus faire face à l’augmentation des prix de l’énergie, a-t-elle expliqué sur Facebook.
Environ 10 % des 4 000 piscines publiques françaises sont gérées par une délégation de service public et non directement par la collectivité où elle sont implantées. Souvent chauffées au gaz, les piscines sont des équipements très énergivores et subissent de plein fouet la hausse des prix.
La société Vert Marine a dû fermer « pour une durée temporaire » un tiers de ses établissements et a placé « les personnels en chômage partiel », a-t-elle précisé dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP).
La facture énergétique de ce délégataire de service public est passée de « 15 millions à 100 millions d’euros », soit « la totalité du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise ». La société, qui a des discussions avec les collectivités depuis juin n’a pas pu trouver de solution à ce stade, a-t-elle ajouté. Elle affirme ne pas vouloir procéder à une multiplication des tarifs par trois.
« Revenir à des coûts supportables »
Elle en appelle ainsi « aux instances locales et gouvernementales afin de prendre les décisions nécessaires et inédites pour revenir à des coûts supportables de l’énergie et permettre d’assumer les obligations de service public, et, en premier lieu, l’apprentissage de la natation, notamment en milieu scolaire », explique Vert Marine, qui compte 2 000 salariés.
Sur les 90 piscines et patinoires qu’elle gère, certains contrats de délégation ne comprennent pas le coût de l’énergie. Depuis cet été, plusieurs collectivités françaises ont décidé de réduire les amplitudes horaires de leur piscine, voire ont abaissé la température de l’eau pour essayer de faire diminuer une facture qui explose. La tendance pourrait se poursuivre compte tenu de la crise énergétique.
Selon l’association France urbaine, qui regroupe métropoles et grandes villes, environ 10 % de leurs adhérents envisagent des fermetures de piscines cet hiver. Cette question des piscines et des patinoires est au menu du groupe de travail gouvernemental sport sur la sobriété énergétique. La semaine dernière, les ministres des sports et de la transition énergétique avaient souligné :
« S’agissant des piscines et des patinoires, un travail est notamment mené avec les représentants de ces acteurs [dont l’Union sport et cycle] et les collectivités pour trouver des solutions afin de réduire la consommation tout en préservant l’activité sportive et économique. Des mesures complémentaires seront étudiées en cas de fortes tensions sur les réseaux. »